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​La justice doit impérativement s’exprimer sur l’affaire de la citoyenneté économique et de la vente des passeports

Rappelons tout d’abord que  c’est  une affaire de détournement de fonds qui représente plusieurs centaines de millions de dollars, soit en d’autres termes pas loin de dix fois le budget actuel des Comores et qui implique gravement l’ancien président Sambi et son successeur Ikililou. Il s’agit  d’une affaire non seulement  illégale  de vente de la citoyenneté  et de passeports y compris des passeports diplomatiques  vendus comme des ordinaires marchandises. Une véritable braderie ou vente à l’encan de l’honneur comorien par Sambi et ses associés.

Conscient de la gravité des faits qui à ce niveau constituent carrément un viol de l’intégrité comorienne, le président Azali a conclu dans une parfaite logique que cette affaire ne pouvait pas en rester là, que le flou ne pouvait pas perdurer, que les responsabilités devaient impérativement être établies. Mais bien sûr, dans une affaire de détournement de cette ampleur on ne peut pas juger à la légère et avant de juger il faut s’entourer de toutes les précautions car la justice se  doit d’être rigoureuse et dans cet esprit,  il est aussi naturel et nécessaire, logique et rigoureux d’entendre les personnes incriminées, quel que soit leur statut actuel ou passé. Avoir occupé de hautes fonctions voire même les plus hautes n’exonère personne de ses responsabilités. C’est là une expression de la plus élémentaire justice.
Cette commission d’enquête par définition est là pour mener des investigations, pour entendre les uns et les autres et faire une collecte approfondie de tout ces éléments. C’est la phase première d’un processus d’équité. A ce stade, personne ne peut préjuger de la suite, c’est la raison d’être de la commission de recueillir les éléments précis et concordants. Entendre les parties mais c’est aussi l’occasion pour les mis en cause de se justifier. C’est le principe numéro 1 du Droit.
Par conséquent le président Azali ne s’est pas opposé à la création de la commission parlementaire et de sa mise en place par la résolution du 10 juin dernier.

Des faits particulièrement graves se sont récemment produits et des députés dont il est clair qu’ils sont manipulés par ceux là même que la commission doit entendre, c’est à dire les présumés coupables de cette gigantesque escroquerie, de ce pillage caractérisé, de ce crime financier d’ampleur stratosphérique qui fait des Comores le parangon du détournement. C’est un autre crime auquel nous assistons ici. C’est encore pire, la négation du Droit, le refus de la justice, la mise en œuvre de manoeuvres douteuses et maladroites pour éviter que des coupables expliquent où est passé cet argent, ce que sont devenus ces centaines de millions de dollars  afin que les Comores récupèrent son bien, afin que ses enfants puissent en bénéficier pour disposer  des écoles de qualité, un système de santé  fonctionnel pour  que les Comores décolle enfin et aille de l’avant.
C’est pourquoi cette commission doit siéger, c’est pourquoi ces députés récalcitrants doivent comprendre qu’ils ne peuvent pas s’opposer à la vérité qui est seule porteuse de la révolution dans les mentalités et c’est là notre objectif, notre seul but.
Que les autorités responsables soient coupables c’est bien sûr plus que probable et ce fait les discrédite encore plus. Qu’ils soient entendus et qu’il leur  soit aussi offert la possibilité de se défendre  est un droit aussi. Devant l’expression de ce processus de justice, il est clair que chacun se doit de collaborer, personne ne doit se défiler, personne n’est autorisé à se cacher derrière des propos fallacieux pour refuser que cette commission fasse son travail. C’est pourquoi personne n’est autorisé à utiliser des propos calomnieux pour dénigrer une instance qui fait un travail indispensable à la manifestation de la vérité. Cette affaire a donné naissance à un monstre qui dévorera si rien n’est fait les Comores et les conséquences sont incommensurables. 
Sambi, Ikililou sont responsables et toute personne impliquée de près ou de loin doivent répondre aussi devant la commission aux questions qui leur seront posées. Le peuple le demande avec la plus grande fermeté. Fuir serait faire reculer les Comores de dix générations, l’État perdrait toute crédibilité ainsi que  tout espoir de justice pour longtemps.
Said Hilali

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1 commentaire sur ​La justice doit impérativement s’exprimer sur l’affaire de la citoyenneté économique et de la vente des passeports

  1. Il n’y a pas pire que de trahir son pays en devenant un pion d’un pays étranger.
    Bien sûr que délivré des passeports à des inconnus est une faute morale. Mais pourquoi azali assoumani Mougabe n’a pas évoqué cette vente pendant sa campagne électorale. En dépit, de cette affaire mais vous êtes tous responsables de notre misère. Car, vous échangez des informations confidentielles moyennant une reconnaissance ou une somme d’argent. Gardez votre idéale de justice.d’ailleurs, si justice il y avait vous auriez dû passer le reste de votre vie derrière les barreaux.

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