« Les journalistes comoriens affirment leur volonté de défendre, par tous les moyens légaux, la liberté d’expression et de la presse ainsi que le droit à l’information…», peut-on lire dans le préambule de la Charte de Hamramba.
C’est une charte déontologique rédigée par les journalistes eux-mêmes en mai 2007 et à laquelle ils ont librement adhéré. Elle est donc censée engager tous les professionnels du pays, y compris ceux de l’audiovisuel public ( ORTC et les stations publiques des îles d’Anjouan, de Mohéli et de Ngazidja).
Or, Il y a comme une contradiction à ce que ces stations publiques fassent la part belle à des sensibilités politiques ayant le vent en poupe et restent généralement muettes sur les autres.
Le droit à l’information et la liberté de presse induisent pourtant que, lorsqu’un média est en position dominante – ce qui est leur cas aujourd’hui- , il doit faire l’effort de couvrir toutes les sensibilités existantes. Il y a là un problème à résoudre.
Traitement partisan de l’Information
Certes, la solution doit venir des journalistes concernés pour peu qu’ils veuillent s’organiser en vue de contribuer à mettre fin à cette situation. Mais pas seulement. Le leadership politique national, de son côté, doit prendre ses responsabilités en revenant à plus de modestie et en cessant de croire, à tort, qu’il aurait le droit de verrouiller en 2017 des médias publics comoriens payés par le contribuable dans le but justement de rendre effectif ,pour tous, un droit constitutionnel inaliénable. Et méditer les cas de pays, qui ont été jadis des havres de paix comme la Côte d’Ivoire, qui ont fini par sombrer dans la spirale de la violence à cause notamment d’un traitement partisan de l’information politique et sociale alors érigé comme étant la norme.
Enfin, il faut avoir présent à l ‘esprit que les temps ont changé et que museler les médias d’Etat dans le contexte actuel de l’exposition des nouveaux médias faciles d’accès, au lieu d’en faire le vecteur du pluralisme et de la diversité de notre nation, revient à les marginaliser de fait. Car, en vérité, nous vivons à une époque où les auditeurs et téléspectateurs potentiels peuvent se passer d’ écouter une radio et de regarder une télévision qui ne leur apportent aucune aide à vivre.
Ali Moindjié
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