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​Cour constitutionnelle : les attaques de trop 

De même que les bateaux ne roulent pas sur les autoroutes, les membres du gouvernement ne fustigent pas les  juridictions  de la République en général et  la cour constitutionnelle en particulier.  Il y là  une limite. On ne la dépasse pas sous peine de provoquer  une nouvelle crise.  
Déjà,  l’usage interdit  aux citoyens ordinaires  de commenter les  décisions de  justice. C’est un réflexe de civisme  qu’il faut  inculquer à tous..  

Puis, ce n’est pas un hasard si le législateur a voulu que  les arrêts de  la cour constitutionnelle soient  sans appel  et qu’elle soit, de ce fait,  ce dernier rempart, une sorte de  plafond de verre indépassable qui met fin définitivement aux conflits et autres polémiques. .

Quant on sait que le locataire de Beit Salam du moment est le garant des institutions, on est surpris lorsque l’un ses ministres et l’un  de ses proches collaborateurs  attaquent  de front et publiquement  les Sages. 

 Ce qu’ils auraient dû  faire  c’était d’empêcher le chef de l’Etat , quand il était encore temps, de prendre ce décret de la discorde et non pas persister dans l’erreur au point de déjuger les hauts  juges. Car  si   le président de la République  dirige le pays c’est à eux de gérer le président. Ce décret  et son annulation c’est d’abord et avant tout leur échec à eux.

Et puis, Il y a comme un paradoxe à  tirer  à boulets rouges sur cette même Cour constitutionnelle  qui a investi le chef de l’Etat devant  la nation et devant  le reste du monde. 

On parle beaucoup de  paix sociale.  Elle commande de surveiller la crédibilité des institutions. Or à l’ évidence, une majorité de Comoriens ne croient pas à l’Etat et à ses structures. Beaucoup  rêvent même  « d’un printemps arabe » qui emporterait tous les briseurs de rêves.Et la Cour constitutionnelle, dernier rempart, n’échappe pas à ce courroux général et à ce sentiment de ras-le-bol.  En se joignant à la troupe des crieurs, ces hauts responsables donnent, aux anarchistes de tout bord et à leurs  adversaires,  le couteau par la manche , comme on dit chez nous,  en vue de  dépecer l’institution.

Au cours d’une récente rencontre des organisations de gestion électorale , le vice président  de la cour Soidri Salim a dressé un diagnostic inquiétant de la situation interne de la  haute juridiction  en termes de ressources et de mal être des personnalités censées incarner  la sagesse. C ‘est peu dire d’affirmer qu’ elle  est fragile.. A force de recevoir des coups et de plier, elle peut rompre.

Et quand il n’y aura plus du tout de  mauvaise digue, il faudra pas s’étonner de  recevoir les vagues dans nos maisons.

Ali Moindjié

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2 commentaires sur ​Cour constitutionnelle : les attaques de trop 

  1. Les comoriens ne doivent pas se plaindre de la gouvernance du colonel_président. Chacun de nous savait pertinemment que l’ancien président n’avait qu’un seul objectif, il s’agit de prendre le pouvoir afin de pouvoir se payer les antibiotiques. Azali est obnubilé par les moyens financiers et le pouvoir. D’abord, ses premières mesures consistent a augmenter son salaire d’une façon cruelle. Alors qu’au même moment le peuple vit dans l’indignité et la misère. Cet homme, donc est dangereux.

  2. comme vous l’avez bien souligné, il faut un printemps comorien car il faut bousculer nos mentalités par la force sinon nous devons rêver toujours sans lendemain pendant que les autres en profitent pour assouvir leurs égos.

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