Ceux qui ont assisté à la cérémonie de signature de « l’Accord de Beit Salam » au cours du régime Azali I se souviennent de l’incident. Un aréopage de hautes personnalités internationales est présent à la présidence comorienne : Thabo Mbeki, président de l’Afrique du Sud avec son ministre des Affaires étrangères ; Abdou Diouf, ancien président du Sénégal, qui est là en tant que président de l’OIF ; Paul Béranger, premier ministre de Maurice, un secrétaire général adjoint de l’ONU (dont je me rappelle plus le nom), le ministre des Affaires étrangères de Madagascar, Jacques Sylla, les plus hautes autorités comoriennes…..
Au moment où M. Mbeki entame son discours en tant que parrain de l’accord , un traducteur mauricien se met en place et commence à traduire simultanément en français. Mais le président Mbeki n ‘est pas satisfait de la traduction. Il se tourne vers le Mauricien et lui fait remarquer : « ce n’est pas ce que j’ai dit » et continue son discours. C’est vrai que la traduction prenait des libertés.
Quelques minutes après, M. Mbeki refait la même remarque à savoir que la traduction de son discours n’est pas fidèle.
Exacerbé par l’incompétence son compatriote, le Premier ministre mauricien lui ordonne d’arrêter et le fait remplacer par un autre…On a apprendra après la cérémonie que le traducteur défaillant a été licencié illico pour faute professionnelle. Il paraissait inacceptable à la délégation mauricienne que l’un de ses membres se comporte de la sorte….
J’ai pensé à cet incident lorsque, le jour de notre fête nationale, le président des Comores a commenté, sur le ton de la plaisanterie, une grave faute d’orthographe sur les cartes d’invitation officielles distribuées par le Palais.
Là où le chef mauricien a constaté une faute impardonnable appelant une sanction exemplaire, le nôtre y voit un objet de plaisanterie (dans son discours à la nation version comorienne). Et avec cela, vous voulez que le reste du monde prenne l’Etat comorien au sérieux !
Ali Moidjié
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