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​Lettre à la nation

La fête nationale doit être l’occasion de s’interroger sur notre passé et d’en éradiquer les fautes les plus criantes. Il est clair que toutes ces années d’indépendance sont un terrible gâchis dont notre jeunesse et le peuple des Comores payent le prix amer tandis que quelques profiteurs n’ont eu de cesse de s’enrichir en érigeant la corruption en une compétition permanente. Il est insupportable pour tous les honnêtes gens de constater que ces mêmes corrompus s’indignent facilement dés qu’il s’agit de faire la morale aux autres.

Le pire exemple de tous ces malfaisants nous est offert par l’ancien président Sambi, suivi dans ce palmarès par son successeur Ikiloulou. Le monde entier est informé de l’affaire des passeports, le peuple comorien sait que sur un total de versement de 155 milliards de francs comoriens, un infime pourcentage s’est effectivement retrouvé dans les caisses de la Banque Centrale. Il manque une somme énorme, plus de 120 milliards de francs comoriens!
A partir d’un certain niveau, un délit financier change de nature et devient un crime universel. Ce niveau là Sambi l’a atteint et largement dépassé. Autant que le crime, l’immunité dont jouit encore Sambi est condamnable. Il est tout simplement amoral que cet individu se pavane dans le luxe avec ces milliards détournés. Le peuple  comorien ne retrouvera sa dignité que lorsque la justice sera passé et aura châtié lourdement les coupables. Je dis bien les coupables car il est évident que tous ceux qui auront trempé dans ce crime devront rendre gorge. Il faudra bien que le signataire des accords de vente de passeport s’explique, il faudra bien que Dossar se justifie   et que les punitions soient exemplaires.
Les  hommes de pailles de Sambi ne sont pas les alliés du gouvernement, au contraire ils le plombent, ils doivent partir.
Imagine- t- on que les plus hautes institutions financières internationales, au premier rang desquelles La Banque Mondiale ont déclaré qu’elles étaient à la disposition des Comores pour aider notre pays à recouvrer ces fonds détournés ! Ce n’est pas rien . Les gouvernements successifs de Sambi et de Ikililou n’ont jamais fourni les documents exigés des accords sur la vente de  la citoyenneté économique et  des passeports aux Institutions de Bretton Woods et à la Banque de France. 

Nous n’avons pas le droit de ne pas poursuivre, de ne pas inculper les coupables et de ne pas les juger, et toujours dans le respect du droit bien sûr.

Sambi ne recule devant aucun outrage, il a le toupet de diriger un parti. Il a volé et il continue à tromper, s’appuyant derrière un paravent de vertu factice pour mépriser le peuple. Tous les membres de ce parti doivent avoir le courage de se lever et de dire: Non. Ils doivent cesser d’offrir à un criminel le soutien d’hommes alors qu’ils  ont conscience d’avoir été trompés.
Le temps passe et il n’est plus possible de ne pas agir. Les faits sont tellement graves que nous devons prendre des décisions radicales. Mettre en place une commission de vérité et de réconciliation qui avec le concours d’experts indépendants fera la lumière sur ce scandale d’Etat, tout doit être connu jusqu’aux ramifications les plus cachées afin que le glaive de la justice soit impitoyable.
La dite commission aura donc une tâche essentielle. Il lui faudra au delà du bilan des 42 ans d’indépendance évaluer les réalités de la présidence tournante et de ses 15 années d’existence. Le point à ce niveau est une exigence naturelle.
La volonté du Président Azali d’arrimer les Comores à l’émergence à l’horizon 2030 imposera la résolution du rééquilibrage de développement de chacune de nos îles afin que chaque jeune sente qu’il a un avenir au pays. Plus particulièrement, Anjouan devra bénéficier d’un véritable Plan Marshall pour un décollage rapide seul de nature à réduire les fractures sociales. C’est un défi qui s’inscrit dans l’honneur et la dignité.
Sambi a trompé et volé le peuple et c’est le pire des crimes. Il doit être inculpé et ses agissements strictement encadrés et contrôlés jusqu’aux conclusions ultimes.
Ce n’est que par des mesures exemplaires que les Comores s’affranchiront de leur passé. Cette affaire est un drame et la nation n’en sortira grandie que si le châtiment est sévère. Il doit l’être. C’est à ce prix que nous éradiquerons le fléau de la corruption. Nous devons faire face à ces actes barbares montrer un visage neuf, en phase avec les défis que nous devons relever pour que vive notre pays. 
Saïd HILALI

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