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10 ans depuis le débarquement militaire d’Anjouan !

Cela fait 10 ans jour pour jour depuis que l’Armée Nationale de Développement (AND) et les troupes de l’Union africaine ont débarqué à Anjouan pour chasser le colonel Mohamed Bacar, Président autoproclamé de l’île et restaurer l’autorité du Gouvernement l’Union au niveau de l’île.

Ce débarquement militaire avait permis d’instaurer l’autorité de l’Union dans l’ile d’Anjouan et de chasser les séparatistes qui ont fait tellement de mal à ce pays et surtout à l’ile d’Anjouan. Ce débarquement militaire baptisé « Démocratie aux Comores » était l’épilogue d’une longue crise, qui a démarré avec la réélection de Mohamed Bacar à la présidence de l’île d’Anjouan le 10 juin 2007. L’élection a été rejetée par le gouvernement de l’Union qui avait estimé que ce scrutin était tenu dans l’illégalité totale. Il faut dire que, les relations entre l’exécutif de l’île Autonome d’Anjouan et le Gouvernement de l’Union s’étaient dégradées à la suite de l’échec des négociations des transferts de compétences entre l’Union et les îles autonomes à la fin de l’année 2006, de la destitution du Président de la Cour Constitutionnelle le 9 mars 2007 par ses pairs pour faute grave, de la fin des mandats des présidents des îles autonomes constatées par la Cour constitutionnelle en avril et mai 2007, de la saisie des armes destinées au commandement régional de l’ AND par la Force de la Gendarmerie d’ Anjouan (FGA), du conflit armé qui a opposé le 2 mai 2007 l’ AND et la FGA à Mutsamudu à la suite de la nomination par le Président de l’Union d’un Président intérimaire et du refoulement à Ouani de l’ avion transportant le Président de la République le 5 juin 2007. A la suite des affrontements entre l’AND et la FGA, l’Union Africaine a décidé l’envoi d’une mission d’assistance électorale et sécuritaire aux Comores (MAES). Le Conseil de Paix et de sécurité (CPS) de l’UA a décidé le 9 mai 2007 à Durban (Afrique du Sud) l’envoi de cette mission qui devra assister les forces comoriennes de sécurité en vue de créer un environnement sécurité et stable permettant d’élections libres, justes et transparentes pour les présidents des îles. La mission devra aussi faciliter la restauration effective de l’autorité du Gouvernement de l’Union au niveau d’Anjouan. La MAES a commencé à se déployer au mois de mai et le 18 mai 2007 et le volet formation des militaires comorien a été lancé officiellement à Moroni, par les instructeurs sud-africains, en présence du Président de la République.

Le 11 mai 2007, un accord fixant les dispositions transitoires relatives à la fin du mandat du Président de l’île autonome d’Anjouan et valable jusqu’à la prise de fonction du nouveau Président élu, a été conclu entre l’UA, la ligue arabe, le Gouvernement de l’Union et l’autorité d’Anjouan. Cet accord de 10 articles, dispose que le Colonel Bacar accepte la décision de la Cour constitutionnelle du 26 avril 2007 constatant la fin de son mandat de Président de l’Ile autonome d’Anjouan. Il stipule également que le Président chargé de la transition sera désigné le 10 mai 2007 en conseil des Ministres de l’île autonome d’Anjouan parmi les ministres de ce Gouvernement. Par conséquent, un Président intérimaire a été choisi conformément aux stipulations de cet accord et a prêté serment devant la Cour Constitutionnelle le 11 mai 2007. Dans les îles de Ngazidja et de Mwali, conformément aux constitutions de ces deux îles, la Cour constitutionnelle a procédé à la nomination des Présidents des assemblées des îles pour assurer l’intérim des exécutifs. A la suite du refoulement à Ouani de l’avion transportant l’ancien Président de la République, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, dans une requête en date du 6 juin 2007 destinée à la Cour Constitutionnelle, cinq (5) des six (6) candidats à la présidence de l’Ile autonome d’Anjouan ont demandé le report du scrutin, l’annulation de la candidature de Mohamed Bacar et la dissolution de la commission insulaire des élections. Après une série de consultation entre le Gouvernement, d’une part et la communauté internationale, la Cour Constitutionnelle et l’ensemble des candidats, d’autre part, le Président de la République a publié un décret le 7 juin 2007 reportant d’une semaine le 1er tour de l’élection présidentielle de l’île autonome d’Anjouan. Cette décision a été rejetée par le Président intérimaire d’Anjouan qui a maintenu la date du 10 juin 2007 pour l’élection du 1er tour de l’élection présidentielle dans cette île. Cette élection présidentielle non reconnue a été remportée par le Colonel Mohamed Bacar.Très vite, le gouvernement de l’Union a envisagé la possibilité d’une option militaire pour rétablir l’autorité de l’Etat dans l’île d’Anjouan. Les médiations engagées par la communauté internationale échouent et le 20 février 2008, l’Union africaine décida donc qu’elle apportera son soutien militaire et logistique au débarquement militaire.Les premiers militaires africains ont commencé à se baser au mois de février 2008 sur l’île de Mohéli dans l’attente de l’attaque sur Anjouan. Et l’attaque fut lancée le 25 mars 2008. Le débarquement qui s’est déroulé par miracle sans effusion de sang, provoqua la chute du Mohamed Bacar, sa fuite avec ses proches vers Mayotte.

La France refusa d’expulser Mohamed Bacar et ses amis vers Moroni en dépit de l’existence de l’accord signé au mois de novembre à Dzaoudzi entre laFrance, l’Union africaine et l’Union des Comores du mois de novembre 2007 à résoudre la crise politique aux Comores. Cet accord avait arrêté les modalités de reconduite à la frontière des ressortissants comoriens ne disposant pas de papier français à Mayotte. Finalement Mohamed Bacar a trouvé asile au Benin après un long séjour dans l’île de la Réunion. Certains compagnons d’infortune de Mohamed Bacar continuent de séjourner en toute quiétude à Mayotte et dans l’île de la Réunion. D’autres ont préféré rejoindre leur ile de naissance. 10 ans après les faits, certaines autorités politiques du pays plaident pour le pardon et pour une réflexion sur une réintégration efficace et durable des anciens séparatistes dans la vie politique.

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