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3 août 1975 et 3 août 1995 : des dates catastrophiques ! 

Alors que les Comores venaient juste de déclarer unilatéralement leur indépendance, le 6 juillet 1975, Ali Soilihi perpétra 4 semaines plus tard, le 3 août 1975, le 1er coup des Comores indépendantes, un acte qui va inaugurer les séries de coup d’état et de tentative de coup d’état que le pays va connaitre durant ses 42 années d’indépendance. Ali Soilihi qui devient officiellement Président du conseil révolutionnaire qu’en janvier 1976 en remplacement de Said Mohamed Djaffar, mit en place une politique marxiste, et une politique répressive qui fut plusieurs victimes. Au cours de son règne, il essaie de marquer la société en supprimant les coutumes jugées rétrogrades et de favoriser l’émancipation des femmes. D’important efforts sur les infrastructures ont été entrepris avec la méthode des travaux forcés imposés à toutes les couches de la population notamment les notables. C’était un maoïste convaincu qui instaura les milices lycéennes dans les différentes localités du pays et qui faisaient régner la terreur et pratiquaient les emprisonnements abusifs. Pendant son règne, l’administration dite coloniale fut dissoute les archives de l’Etat brulées. 

Les militaires du régime connus sous le nom de « commando Moissi » se livrèrent á des massacres dans les villages de Mbeni et Iconi. Ali Soilih a voulu transformer radicalement le pays, en mettant à bas les traditions qu’il jugeait archaïques. Il s’est appuyé sur une jeunesse souvent excessive et s’aliéna non seulement les aides extérieures, mais également une partie de l’opinion publique nationale. Ali Soilihi était certes un homme politique intègre, éloquent, intègre et qui avait une certaine vision de l’avenir du pays, mais il demeure et demeurera pour toujours, l’homme d’état comorien qui a inauguré la série des coups d’état qu’ont connues les Comores, indépendantes et a instauré régime de terreur qui bafoua les libertés fondamentales des comoriens. Sa politique économique centralisée fut un désastre et mina le développement du pays. La rupture brutale des relations diplomatiques avec l’ancienne puissance colonisatrice, la France contribua à la désorganisation administrative du pays. En signe de représailles, la France avait retiré toute son assistance technique et financière laissant ainsi les Comores dans l’obligation de se prendre en charge au lendemain de leur l’accession à l’indépendance.
 

L’autre 3 aout qui a marqué l’histoire du pays  est le 3 aout 1997. Ce jour-là, l’ile d’Anjouan proclama son indépendance unilatérale à Mutsamudu. Ce jour-là,brandissant une photo de l’ancien président français Jacques Chirac avec la légende «La France pour tous», près de 7 000 manifestants ont marché jusqu’à l’ancien palais du gouverneur et hissé le drapeau tricolore.Abdallah Ibrahim, chef du mouvement séparatistes anjouanais, signa, la déclaration d’indépendance qui demande à la France de « soutenir le projet [sécessionniste] afin d’éviter une nouvelle effusion de sang ». La déclaration d’indépendance évoque le rattachement à la France ou l’indépendance assortie d’un régime d’association.Elle demande à la France d’«entendre les cris de détresse du peuple d’Anjouan». Le 5 aout 1997, les séparatistes élisent Abdallah Ibrahim « président » de l’Etat d’ Anjouan.
 
Du 3 au 5 septembre 1997, l’armée fédérale débarqua à Anjouan pour y rétablir l’ordre. Cette intervention fut marquée par un échec cuisant. Une soixantaine de soldats seront faits prisonniers dans les rangs de l’armée fédérale, qui perd une grande partie de son armement. Ainsi débuta la crise séparatiste d’Anjouan qui va marquer durablement l’histoire de ce pays.
 
3 aout 1975 et 3 aout 1997 : deux dates catastrophiques qui ont hypothéqué durablement le développement des Comores.

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