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39e anniversaire de l’assassinat d’Ali Soilihi

29 mai 1978- 29 mai 2017, cela fait exactement 39 ans depuis qu’Ali Soilihi fut assassiné.  Il y a trois ans, pour la première fois depuis cet assassinat, l’ancien Président des Comores Ali Soilihi avait eu droit à une «  motion d’hommage et de reconnaissance » à l’Assemblée de l’Union. En effet, sous la présidence de l’Assemblée de l’Union de l’époque, une cérémonie d’hommage a été organisée au Palais du peuple. Les élus du peuple avaient salué les « qualités patriotiques et héroïques » du deuxième Président des Comores indépendantes. Depuis, aucune célébration de l’anniversaire de l’assassinat d’Ali Soilihi n’a été organisé. Depuis, aucune cérémonie d’hommage n’a été organisée.
 
 
Né le 7 janvier 1937 à Majunga (Madagascar), Ali Soilih M’tsashiwa fils de Soilih M’tsashiwa, deuxième Président des Comores indépendantes,  est mystérieusement assassiné le 29 mai1978 à la suite du coup d’État perpétré le13 mai 1978 contre lui par le mercenaire français Bob Denard. A ce jour, on ne connait pas les conditions de cet assassinat faute d’ enquête et de recherches.
 
Ali Soilihi fut un homme politique qui a fait ses études d’agronomie. Après la réalisation d’un stage dans l’Établissement d’Enseignement d’Agriculture Tropicale de Nogent-sur-Marne, il suit un stage de l’Institut d’Étude du Développement Économique et Social (IEDES). Revenu aux Comores, il est nommé Directeur de la société de Développement Économique des Comores (SODEC). En août 1967, il est élu député. Le Prince Said Ibrahim  le nomma ministre de l’Équipement et du Tourisme en septembre 1970.
 
Ali Soilihi prend le pouvoir par un coup d’État le3 aout 1975,avec la bénédiction de la France,4 semaines après la proclamation de l’indépendance des Comores le 6 juillet 1975 par Ahmed Abdallah Abderemane.Ce dernier se refugia à Anjouan où il fut délogé par une centaine de militaires et militants encadrés par des mercenaires. Il partit alors en exil en France. Le 12 novembre 1975, les Comores furent admises á l’ONU et le 21 novembre 1975, Ali Soilihi organisa une marche rose, pacifique, pour reprendre Mayotte mais échoue à convaincre les dissidents mahorais qui l’avaient portant soutenu dans la réalisation de son coup d’état. D’ailleurs, il reconnut dans un mémorable discours qu’il fut trahi par les « mahorais ».

Ali Soilihi devient officiellement Président du conseil révolutionnaire en janvier 1976 en remplacement de Said Mohamed Djaffar, qui fut le Chef de l’Etat et du gouvernement. Aussitôt, il mit en place une politique marxiste qui, étant donné la position stratégique des Comores dans l’Océan Indien, le condamna aux yeux des occidentaux. Au cours de son règne, il essaya de marquer la société comorienne en supprimant les coutumes jugées rétrogrades et favorisa l’émancipation des femmes. D’importants efforts sur les infrastructures ont été entrepris sur financement extérieur, avec des méthodes condamnables, notamment des travaux forcés imposés à toutes les couches de la population. C’était un maoïste convaincu qui instaura les milices lycéennes dans les différentes localités du pays et qui faisaient régner la terreur et pratiquaient les emprisonnements abusifs. Pendant son règne, l’administration dite coloniale fut dissoute, les archives de l’Etat brulées. Les militaires du régime connus sous le nom de « commando Moissi » se livrèrent á des massacres dans les villages de Mbeni et Iconi.
Ali Soilihi a voulu transformer radicalement le pays, en mettant à bas les traditions qu’il jugeait archaïques. Il s’est appuyé sur une jeunesse souvent excessive et s’aliéna non seulement les aides extérieures, mais également une partie de l’opinion publique nationale. En octobre 1977, à l’occasion d’un plébiscite, il obtient cependant 62 % des voix.
 

Ali Soilihi était un homme politique intègre qui n’a pas détourné les derniers publics à son profit. Il était un nationaliste qui  avait une vision d’avenir des Comores. Toutefois, il demeure l’homme d’état comorien qui a inauguré la série des coups d’état qu’ont connues les Comores, indépendantes et a instauré un régime de terreur qui bafoua les libertés fondamentales des comoriens.
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