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À Ntsudjini, les armes ont fermé les écoles

Le président du Conseil national de transition Mouigni Baraka est en cavale et le CNT saisit l’ONU pour sa protection, l’emblématique leader du Front démocratique Moustoifa Said Cheikh est arrêté hier, soit 24H après son collègue porte-parole de l’Union de l’opposition Razida. Les habitants de Ntsudjini sont tout simplement contraints de rester cloîtrés dans leurs domiciles respectifs depuis le 6 juillet dernier.

À Ntsudjini, fief de l’ancien gouverneur Mouigni Baraka, un opposant au pouvoir, l’armée n’a pas encore changé son fusil d’épaule. Les détonations continuent de plus belle. Hier mercredi, les habitants ont été empêchés de mettre le nez dehors par les hommes en treillis lourdement armés et éparpillés un peu partout au sein et aux alentours de la localité. Au petit matin, les élèves étaient partis pour se rendre dans leurs établissements scolaires respectifs. À peine sortis de leurs domiciles, les militaires les ont priés de rebrousser chemin d’après plusieurs témoignages de parents et habitants contactés par La Gazette des Comores. Les écoles et commerces ont fermé. « Je me demande pourquoi encercler toute une localité à cause d’une seule personne. Est-ce que les services de renseignement d’Azali sont à ce point défaillants ? », s’interroge interloquée cette dame, au bout du fil.

Son interrogation n’est pas fortuite puisque, en effet, le président du CNT avait quitté Ntsudjini depuis le 6 juillet… à bord d’une ambulance. Selon les rumeurs, il aurait déjà quitté l’île de Ngazidja. Le CNT a réagi au moyen d’un communiqué publié le 7 juillet, appelant l’ONU « à mettre son président Monsieur Mouigni Baraka sous sa protection ». Pour rappel, le 6 juillet, date à laquelle les Comores célébraient le 45e anniversaire de son indépendance, l’opposition avait choisi Ntsudjini pour célébrer la fête tandis que la cérémonie officielle se tenait à Anjouan. L’armée est intervenue quelques heures après que la foule soit partie. Le porte-parole de l’opposition sera arrêté un peu plus tard, en début de soirée chez lui à Moroni. Hier mercredi, c’est sur Moustoifa Said Cheikh que les forces de l’ordre ont mis la main. Selon une source sécuritaire, ils sont une vingtaine de personnes à avoir été interpelées.

Aussi le CNT dénonce-t-il l’intervention musclée des forces de l’ordre pour s’en prendre à des gens qui n’ont fait que célébrer la plus symbolique de nos fêtes. « Au moment même où les forces vives Onusiennes célébraient avec le peuple comorien la fête de l’indépendance des Comores à Genève, à la place des Nations Unies, le colonel Azali Assoumani déployait les forces de l’ordre a Ntsudjini pour réprimer ses opposants et mener une véritable chasse à l’homme (…) », poursuit ce communiqué qui a soutenu que la présence massive et pacifique à Genève de la diaspora comorienne à la table ronde organisée par le collectif des ONG affiliées aux Nations Unies et au rassemblement à la place des Nations Unies pour célébrer la fête de l’indépendance des Comores « a prouvé la détermination ferme du peuple comorien à résister aux exactions et atrocités que Azali Assoumani leur fait subir ».

Source: la Gazette des Comores / TM

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