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Accident vasculaire cérébral (Avc) I Le docteur Djabir Ibrahim revient sur une maladie qui touche tous les âges

Le monde entier a célébré, le 29 octobre dernier, la journée

mondiale contre l’Avc. L’évènement est passé presque inaperçu aux
Comores pourtant la maladie ne cesse de gagner du terrain dans le pays.
En 2012 une mini-enquête a été réalisée et parle de 123 cas dont
plusieurs femmes. C’est ainsi qu’Al-watwan a interrogé Dr Djabir
Ibrahim, médecin chef du service des urgences au Centre hospitalier
El-Maarouf pour revenir sur le comportement à adopter en cas d’une
attaque d’Avc. Selon l’urgentiste, c’est le deuxième type d’Avc, à
savoir l’Avc hémorragique, qui fait le plus de ravage aux Comores.
Ainsi, il recommande la formation des médecins et des paramédicaux pour
mieux s’occuper des patients.

L’accident vasculaire cérébral (Avc) est un déficit neurologique
d’apparition brutale et d’origine vasculaire. Il est à préciser que
c’est le cerveau qui commande l’organisme humain. Et une fois le cerveau atteint, il peut y avoir des répercussions. On peut citer parmi les
signes de l’Avc : la paralysie de la main et du pied droit, la perte
subite de la vue, de la parole, l’engourdissement du visage, le trouble de la marche, entre autres. Il existe deux types d’Avc, selon
l’urgentiste Dr Djabir Ibrahim. L’Avc ischémique et l’Avc hémorragique.
Le premier survient lorsque l’artère cérébrale est bouchée par un
caillot sanguin et le second lorsqu’il s’agit d’une hémorragie
cérébrale. Dans ce cas le cerveau est inondé de sang. Selon toujours
le médecin, il y’a deux types d’accident vasculaire cérébrale
hémorragique. L’hémorragie intracérébrale, dont les causes ne sont
toujours pas connues et l’hémorragie méningée. C’est ce dernier type qui
est, selon l’urgentiste, beaucoup dépisté dans le pays. Certains
médecins n’hésitent pas à évacuer des patients à Madagascar ou en
Tanzanie tout en sachant qu’on ne peut pas les opérer là-bas. «À quoi
bon évacuer un malade si l’on sait qu’il n’y a pas une solution
envisageable ou qu’il ne peut pas être opéré dans ce pays», se demande
Dr Djabir, choqué par l’attitude de certains de ses collègues. Il
regrette que certains médecins comoriens vont même jusqu’à accompagner les patients vers l’extérieur sachant qu’on ne peut rien faire pour eux.
«Un de nos patients victimes d’une hémorragie méningée a été opéré et
guéri à la Réunion, mais avec un coup colossale», dit-il. Pour l’hémorragie intra cérébrale, il n’y a pas de traitement adéquat, même
si certains patients sont parfois traités mais les résultats ne sont pas
toujours encourageants.

En cas d’attaque d’Avc, le médecin préconise d’aller directement dans
le centre ou poste de santé le plus proche, à défaut, envoyer le
patient aux urgences. «Si le malade est dans le coma, il faut tout de
suite le mettre dans une position latérale de sécurité avant de le
transporter à l’hôpital. Si la personne est atteinte d’Avc à la maison,
essayez de lui faire boire de l’eau à l’aide d’une cuillère à café, et
s’il arrive à boire sans tousser, il faut lui donner son médicament qui
calme l’hypertension, s’il n’arrive pas à boire et commence à tousser,
il est conseillé de le transférer directement et rapidement à l’hôpital,
au risque de causer d’autres dégâts», conseille le médecin urgentiste.

Un scanner avant tout

La première chose à faire en cas d’accident vasculaire cérébral,
faire un scanner pour savoir si le patient souffre d’un Avc ischémique
ou hémorragique. Le médecin dit ne pas comprendre qu’un collègue ait
donné, il y a quelques jours, une aspirine à un patient atteint d’un Avc
avant d’avoir fait un scanner. «C’est un miraculé car il s’est avéré
que l’Avc n’était pas hémorragique sinon, il serait mort immédiatement.
Je conseille toutefois de se rendre dans une structure sanitaire, même
si certains praticiens ne savent pas comment agir». Le médecin
recommande aux familles des patients à exiger le scanner en cas
d’accident vasculaire cérébral et voir un spécialiste.
Pour lutter contre les complications de la maladie, à savoir les agressions
cérébrales systémiques d’origine secondaire (Acsos), si le patient fait
une hypertension ou hypotension, il faut, d’après le médecin, le
normaliser, le mettre sous oxygène. «S’il fait hypoglycémie, faire
équilibrer le taux de glucose dans le sang, ainsi de suite. La seconde
chose à faire c’est de traiter le patient qu’il s’agisse d’un Avc ischémique ou hémorragique», a-t-il recommandé. Et de l’avis de cet urgentiste chevronné, seul le scanner peut répondre à cette question.

«Il est impératif de faire un scanner dans les 4h qui suivent pour voir
si ça saigne ou pas. Et dans ce cas, seul le médecin peut donner le
traitement à suivre», souligne l’urgentiste. Pour le Dr Djabir Ibrahim,
si l’Avc est ischémique et que l’artère est bouchée à hauteur de 75% on
doit l’opérer dans les 15 jours. Pour cela, il conseil au gouvernement
de faire un partenariat avec le seul radiologue qui dispose d’un scanner
aux Comores afin de faciliter les patients pour faire le scanner.

Abouhariat Said Abdallah / Alwatwan

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