Accusé d’avoir tenté de manigancer l’évasion du prédateur sexuel « Civilisé », le substitut du procureur de la république Abdou Ismael a tenu à mettre les points sur les « i ». Une opération de déminage vaine car aussitôt, l’avocat de la partie civile, Me Moudjahidi a apporté des éléments qui incriminent davantage le numéro deux du parquet.
Abdou Ismael a-t-il tenté de faire évader son co-villageois Civilisé ? L’affaire a fait mouche hier lundi dans les réseaux sociaux. Abdou Ismael est accusé d’avoir fomenté un plan permettant au natif d’Ouzioini comme lui de quitter la prison. Des accusations qu’il a balayées d’un revers de main. « Certes j’ai délivré un permis de communication mais pas une autorisation de sortie de prison », se défend le numéro deux du parquet. Une justification qui est loin de convaincre. La plupart des prisonniers s’évadent en simulant une maladie devant les emmener à l’hôpital. Tel est le mode opératoire le plus connu au pays. D’ailleurs Abdou Ismael qui n’a délivré qu’un permis de communication affirmera que le prédateur sexuel est consulté par un infirmier qui a recommandé son transfert à l’hôpital. « Mais cette information je l’ai apprise comme tout le monde », poursuit-il, désemparé. Au final Civilisé n’a pas quitté sa cellule, tant l’opinion publique s’était fortement indignée aussitôt avoir appris ce qui se mijotait.
Me Moudjahidi n’a pas besoin d’accuser directement le substitut du procureur tant ce dernier s’est arrangé pour se mettre lui-même la corde au coup. L’avocat de la petite fille de 4 ans estime que l’affaire devait être qualifié de crime. Mais Abdou Ismael en a décidé autrement en retenant un simple délit. L’avocat avait demandé l’ouverture d’une information judiciaire et le même substitut s’y est opposé estimant qu’il n’y en avait pas besoin tant les éléments en leur possession « sont suffisamment clairs ». Une décision que le parquet, hautain, dit « assumer » mais qui déçoit la partie civile. « L’ouverture de l’information était capitale dans la mesure où la victime a affirmé que son violeur n’était pas à son premier acte. En plus, le surnommé Civilisé semble avoir fait d’autres victimes car il distribue des goûters à plusieurs autres enfants. Mais Abdou Ismael comme il l’a avoué lui-même s’est opposé à notre demande. Et pour couronner le tout, il a délivré un permis de communication en un jour qui n’est pas parmi les jours de la semaine où ces genres de documents sont délivrés. Allez savoir pourquoi… », tonne cet avocat le plus détesté à Moroni pour ses prises de positions contraires à celles de ses collègues et l’es corporation d’une institution qui incarne la corruption. Les larmes aux yeux, Moudjahidi dit être prêt à subir les anathèmes de tous ses collègues mais « je ne renoncerai pas dès qu’il s’agit de protéger nos enfants »!
Chapeau à vous maître Moudjahid