Par Abouhariat Said Abdallah
Mahamoudou Ali Mohamed, patron de Cbe, et son avocat Me Abdoulbastoi Moudjahid ont tenu une conférence de presse hier, mercredi au siège de l’entreprise à Moroni, pour parler de la requête déposée par le premier auprès du tribunal administratif contre les deux anciens vice-présidents, Mohamed Ali Soilih et Nourdine Bourhane, et l’ancien directeur des routes, Said Ousseine, pour avoir attribué à la société Colas des marchés de plus de trente millions de francs sans appel d’offre.
Dans sa requête, le patron de la Cbe demande à ce que les concernés soient condamnés solidairement à payer les dommages qu’il a subi suite à la violation de la loi sur la passation de marchés publics.
Mahamoudou Ali Mohamed estime que la loi 11-027 de 2011 sur les marchés publics n’a pas été respectée. Selon cette loi, tout marché qui dépasse les trente millions de francs comoriens doit faire l’objet d’appel d’offre.«Colas a signé cinq marchés et plusieurs avenants et chaque marché dépasse de loin les trente millions et l’ensemble de ces marchés sont estimé à dix huit milliards neuf cent millions sans appel d’offre».
Selon lui, la responsabilité personnelle des personnes qui ont signés ces contrats est engagée dans cette affaire conformément à l’article 187, et il demande la réparation des dommages conséquents. Il soulignera, en outre, que l’avocat Me Baco au lieu d’aller au tribunal défendre ses clients, parle dans les médias comme s’il s’agissait de la politique. «Il s’agit d’une requête, son travail est de défendre ses clients à la justice».
Le patron de Cbe dira aussi qu’il «ne comprend pas pourquoi un parti politique défend des personnes supposées avoir transgressé une loi, comme si le parti était impliqué ou qu’il ait un intérêt quelconque dans cette affaire. Faisant toujours allusion à la conférence de l’Updc, il prendra aux mots un des conférenciers et soulignera que «ceux qui l’ont envoyé pour leur défendre ont très mal agi car il a avoué des choses qui les enfoncent encore plus.
Il a avoué qu’il a été attribué à Kulak un marché sans appel d’offres et d’autre marché attribués à Cbe». En ce qui concerne son entreprise, il précisera avec preuves à l’appui que pour «le marché de Dzahani, j’ai déposé avec Colas et c’est moi qui ai eu le marché».«Ces vice présidents sont des citoyens, s’ils ont failli, ils doivent s’expliquer devant la justice», a-t-il insisté.
Me Abdoulbastoi Moudjahid, l’avocat du patron de Cbe, regrette le fait qu’un confrère s’est prononcé sur une affaire, dont en dehors de Colas, jusqu’à maintenant personne ne détient une copie du dossier de son client. «La posture prise par les avocats qui se sont prononcés publiquement sur cette affaire est comme celle des hommes politiques». Il a fait état de cette la loi de 2011 sur les marchés publics et les marchés de gré à gré. Il regrette que les responsables qui ont mis en place cette loi, sont les mêmes qui la transgresse.
Alwatwan
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