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Ali Zamir déjà célèbre en France et maltraité chez-lui

​Ali Zamir, le jeune écrivain qui s’est vu refuser mardi le transit à la Réunion 0 la France là où il devrait faire la promotion de son roman à l’occasion de la rentrée littéraire 2016 à France a enfin était convoqué au consulat de France à Hombo vers 15h30 mercredi pour récupérer le fameux sésame. Le visa lui est accordé. Un ouf de soulagement pour ce jeune écrivain qui n’est d’ailleurs qu’à son premier roman et déjà suscite la curiosité et mobilise toute la presse de l’hexagone et fait le Buzz mardi et mercredi sur les réseaux sociaux.

Ali Zamir aura certainement un thème prolongement de son premier essai « Anguille sous roche » qui dépeint en une phrase et 320 pages, une réalité crue des violences silencieuses faite aux femmes et qui restent malheureusement aux Comores un fléau, un tabou très souvent une terre de prédilection de beaucoup y compris la classe politique.

« Depuis des mois avec mon éditeur avons multiplié les demandes et fourni les pièces demandées par le consulat de France à Anjouan pour l’obtention d’un visa d’entrée en France avec transit de quelques heures à Mayotte et à la Réunion avec ma femme, en réponse à des invitations de plusieurs évènements littéraires et médiatiques liés à la promotion de mon roman. Je vous épargne des détails et des complications soulevées ici et là. Mais ma surprise et celui de mon éditeur était grande lorsqu’après avoir fourni toutes les exigences du consulat, on me signifie que le Préfet de La Réunion ne souhaite pas mon passage de quelques heures sur son sol. Et ce après avoir payé des frais d’assurance pour chaque transit et honoré les frais de visa d’entrée à Mayotte, à la Réunion et en France. C’est une affaire de plusieurs milliers de francs non-remboursables. » s’étonne Ali Zamir que Comores-infos a rencontré jeudi dans la matinée à Mutsamudu. « C’est mon éditeur et les réactions de la presse et des réseaux sociaux qui auraient fait bouger les lignes pour que le ministère des affaires étrangères français intervienne et hier (mercredi) on me convoque en fin d’après-midi pour récupérer le fameux document me permettant de partir dans les prochains jours pour Paris via Mayotte et La Réunion. » le jeune auteur refuse de nous livrer tous les détails de son rocambolesque récit qui « ferait tout un roman ». il interrompe notre conversation sur cette note. 

Dans le cercle très fermé des primo-romanciers au nombre de 66 sur les 560 livres attendus par les critiques entre 18 et le début du mois d’octobre, Ali Zamir 27 ans, ce natif d’Anjouan au quartier « sosotié » de Mjihari à Mutsamudu, est de ses jeunes ambitieux et talentueux depuis son plus jeune âge. Mouhammad Abdoulmaghd un vice-président du conseil de l’île de N’dzuani témoignait à Comores-infos témoigne : « Ali Zamir, je l’ai connu en Egypte lorsque nous étions étudiants au Caire. Ce roman il l’a commencé là-bas. Et j’étais peut-être l’une des rares personnes à le lire encore brute. C’est un talent qui mérite d’être accompagné. » Accompagné par qui ? Puisque dans ses mésaventures, ni le gouvernement comorien n’en parlons plus l’exécutif de l’île d’Anjouan n’ont bougé le petit doigt, ni élever la petite voix.

Le gouvernorat de N’dzuwani serait-t-il gêné du fait que Ali Zamir ancien directeur régional de la culture sous la mandature de Anissi Chamsidine vient de payer son poste il y a quelques jours. Pour des raisons… politique.

Mais que parle au juste son roman ? En une phrase le futur prodige de la littérature francophone en accouche 320 pages qui nous amène au viol de la narratrice alors qu’elle est encore collégienne. Des années plus tard, devenue ministre du Travail, elle retrouvera son tourmenteur devenu chauffeur. Le roman parle aussi du drame quotidien de la traversée clandestine entre Anjouan et Mayotte. 

KAY

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