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Anjouan : Le petit frère de Salami passé à tabac par les gendarmes

Le petit frère du gouverneur d’Anjouan est passé à tabac par les forces de l’ordre à Anjouan. Arraché manu militari de son lieu de travail Comores Telecom pour être roué de coups jusqu’à perdre connaissance, il a accepté de faire un témoignage depuis son lit d’hôpital.

 

« On ne peut pas justifier la violence. En droit la gendarmerie a la maitrise de la violence donc elle ne peut pas en être l’auteur. Les bavures policières, et les violences gratuites, ne peuvent pas avoir lieu tant que je serai commandant de la gendarmerie nationale. C’est un engagement que je prends ». Ces propos du colonel Abdallah Rafikc ont paru dans La Gazette des Comores du 19 mars de cette année, quelques jours seulement après sa nomination à la tête du commandement national de la gendarmerie.

Masiwa a jugé nécessaire de sortir des placards cet archive, car l’ « engagement » du colonel a été bafoué. On ne parle plus des agissements de la police nationale ; des députés victimes de gaz lacrymogène, ou gardés à vue et semble-t-il molestés, subissant des supplices physiques et des insultes à n’en plus supporter. Toutes ces violences policières,  continuent à être légion.

A Mutsamudu ce 15 mai, lors de la manifestation des sympathisants de l’opposition, Wazirdine Imrane Abdou observait l’événement à partir de Comores Telecom, où il travaille dans le département commercial. Quand la situation allait dégénérer avec les forces de l’ordre qui ont arraché de force les banderoles des manifestants,  Imrane, des collègues ainsi que de clients ont rentré dans le couloir du bâtiment et fermé la porte.

Dès que la situation s’est calmée, les clients qui s’étaient confinés au sein de l’agence régionale de Comores Telecom devaient sortir. Mais cela sans compter sur l’excès de zèle qui caractérise nos militaires.  « Un militaire que je connais s’est précipité dans le couloir quand nous avions ouvert la porte. Il m’a saisi brutalement et commencé à me rouer de coups. Il prétendait que j’étais parmi les manifestants. Il m’a jeté par terre. Toujours en me rouant de coups. Il m’a ensuite jeté dans le pick-up. Ses collègues l’ont rejoint pour me tabasser », nous concède la victime, assurant qu’il va porter plainte.

Arrivé au camp militaire, sans surprise ils ne l’ont pas ménagé. Ou moins.  « Ils m’ont allongé à même le sol. Un peu après, quand ils ont vu mon état s’aggraver ils m’ont ramené à l’hôpital de Hombo. A mi chemin ils me menaçaient de mort. Ils ont dit que j’allais mourir. Puis un autre m’a dit qu’ils allaient m’envoyer à Kandaani, à Ngazidja », se souvient celui qui sera transféré dans une clinique privée, la clinique polyvalente.

Contacté par Masiwa, le médecin d’Imrane  n’a pas pu nous dire dans quel état exactement se trouve son patient, les examens médicaux n’ayant pas encore été effectués. Toutefois, il affirme qu’à l’arrivée à l’hôpital, Imrane n’était pas conscient. « Mon patient est diabétique. La façon dont il a été tabassé lui a fait perdre connaissance. Mais on a quand-même pu lui fournir les premiers soins d’urgence. Il reprend peu à peu », nous affirme le médecin, Mohamed Soilih, insistant que seuls les examens lui donnera davantage d’informations sur l’état de son patient, « mais vu ce qu’il a subit, poursuit le médecin, il pourrait avoir des lésions internes ».

Titre et photo : Comores Infos

Texte : Journal Masiwa

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4 commentaires sur Anjouan : Le petit frère de Salami passé à tabac par les gendarmes

  1. vous disiez comme ça tout les jour, et moi aout arrive tous ces con ils seront avec vous dans les madjilisse dans vos ville et vilage badala yawudivpa ngamdjowuwadjuchiliya ze plassi horimwa yemabangwe yahagnu

  2. Il faut filmé et informer au monde entier ce qui se passe la bas, si vous voulait un soutien des autres peuple. Il faut d avantage dénoncer cette dictature et cessée de penser que vous êtes un état de droit.

  3. C’est bien connu, aux Comores les gens passent leur temps à faire de la politique. L’instituteur, le fonctionnaire, le cultivateur, le soldat, etc. Si bien que contrairement à beaucoup de pays, ce pays n’avance. Un fonctionnaire ou un DGA d’une grande société d’Etat ne fait pas de politique en tous les cas au vu et au su de tous. Or, c’est très courant aux Comores, tout le monde espérant évoluer dans son carrière croit que soutenir tel ou tel parti va lui assurer quelque chose dans sa carrière professionnelle. Et enfin, il faut que les militaires comoriens comme les forces de l’ordre doivent arrêter ces manières de faire, de tabasser quelqu’un avec de faibles preuves ou des suspicions. Cela ne fait pas avancer le pays. A Maurice comme aux Seychelles vous ne verrez jamais cela et c’est pourquoi leurs pays sont démocratiques et prospères. Il faut que les forces de l’ordre comoriens arrêtent ces méthodes de voyous, ces façons de faire qui les déshonorent

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