«Nous n’empêcherons en aucun moment l’organisation d’assises nationales, mais l’Etat ne patronnera pas cet événement, étant entendu que le président de la République a fait le serment de respecter la Constitution et que celle-ci n’exige pas la tenue de telles assises». C’est l’ancien ministre d’Etat, Ali BaziSélim qui, au cours d’un rassemblement le 11 août dernier à Moroni, au lendemain du retrait de la délégation comorienne des Jeux des Iles de l’Océan indien, a lancé l’idée d’une pause pour regarder dans le rétroviseur, tirer les leçons pour mieux repartir».
«Les priorités du gouvernement sont la tenue des élections dans le respect des dates prévues par la loi, ainsi que l’amélioration de la qualité de vie des Comoriens, concernant surtout l’eau, l’électricité et la vie chère», a déclaré hier HoumedMsaidie, ministre de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse à Moroni. Cette déclaration fait suite à la publication, le 5 septembre, d’un manifeste réclamant la tenue, avant les prochaines échéances électorales, d’assises nationales pour dresser le bilan aussi bien des quarante années d’indépendance que celui de la tournante.
C’est l’ancien ministre Ali BaziSélim qui, au cours d’un rassemblement le 11 août dernier à Moroni, au lendemain du retrait de la délégation comorienne des Jeux des Iles de l’Océan indien, a lancé l’idée d’une pause pour regarder dans le rétroviseur, tirer les leçons pour mieux repartir (voir notre livraison d’hier).
La réponse du gouvernement est sans équivoque : «Nous n’empêcherons en aucun moment l’organisation d’assises nationales, mais l’Etat ne patronnera pas cet événement, étant entendu que le président de la République a fait le serment de respecter la Constitution et que celle-ci n’exige pas la tenue de telles assises».
Si le ministre de l’Intérieur ne doute pas de la bonne foi d’Ali Bazi Selim, il estime que «l’idée qui ressort à la lecture du manifeste est la formation d’un gouvernement de transition et nous y sommes totalement opposés, la principale préoccupation du chef de l’Etat étant l’organisation des élections aux dates prévues». Bien qu’un bilan de la tournante, après sa rotation complète, ne figure nulle part dans les Accords de Fomboni, il n’en demeure pas moins que, de l’avis de certains, l’idée était tacitement admise.
Appelant a l’établissement d’un bilan le document estime qu’il n’était pas possible «de continuer cette descente aux enfers du pays sans un bilan des quarante ans d’indépendance». Leurs auteurs considèrent que la perspective des élections après le tour de Ngazidja, Ndzuani et Mwali offre l’opportunité de se rattraper. D’autant que les textes fondamentaux du pays le recommandent. La loi organique N° 10-015 du 06 septembre 2010 qui institua l’ordre de la Tournante avait à juste titre situé Maore après Mwali».
Au sujet de la candidature de l’ex-président Sambi à la présidentielle de 2016, HoumedMsaidie invite le parti Juwa à saisir la Cour constitutionnelle pour être «vite fixé sur la question».
Par ailleurs, si l’on en croit toujours le ministre de l’Intérieur chargé des élections, d’ici à mercredi, le budget électoral sera ficelé. En plus de l’installation des commissions insulaires et communales, un recensement exceptionnel est également prévu. «Celui-ci concernera ceux qui viennent d’acquérir leur majorité et ceux qui n’ont pas été enrôlés dans le précédent fichier électoral», a-t-il précisé. Pour ce qui est du vote de la diaspora, il ne concernera que les Comoriens de France enrôlés et «uniquement pour les élections générales».
Faïza Soulé Youssouf / Alwatwan
Le ministre de l’intérieur est en dehors de l’intérêt général du pays. M. Ali Bazi Selem a complètement raison. Un pays ne peut pas avancer comme un mouton, regarder devant sans jamais faire un petit recul pour en tirer les leçons de la trajectoire.