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Armée : des témoins pourraient manquer au procès de l’affaire Mahé

Photo non datée de Firmin Mahé avec son fils en Côte d'Ivoire.

Des témoins importants pour l’accusation pourraient être absents du procès des quatre anciens militaires français de la force Licorne, en Côte d’Ivoire, qui vont rendre compte devant la cour d’assises de Paris à partir de mardi 27 novembre du meurtre de Firmin Mahé, un chef de bande, en 2005. Un procès à risque pour l’image de l’armée française.

Selon l’avocat de la famille Mahé, Me Fabien Ndoumou, sept personnes pourraient ne pas pouvoir se rendre à Paris pour cette audience, dont les trois sœurs de Firmin Mahé, des cousins et, surtout, sa concubine, Edith Zahé, qui fut témoin d’une partie des faits. Ces parties civiles sont citées pour témoigner le 28 novembre à l’audience.

Firmin Mahé, un civil considéré comme un « coupeur de routes », avait été étouffé sous un sac plastique après avoir été tabassé, le 13 mai 2005, dans le véhicule blindé qui le transportait du camp de Bangolo vers celui de Man, à 600 km d’Abidjan, au nord-ouest du pays. Les forces françaises, alors placées sous mandat de l’ONU, intervenaient en zone rebelle, au nord du pays, avec la mission de sécuriser la « zone de confiance » séparant le Nord du Sud, zone contrôlée par le président Laurent Gbagbo.

« LE GOUVERNEMENT IVOIRIEN BLOQUE TOUT »

Les militaires étaient alors confrontés aux violences des miliciens, ainsi qu’aux exactions des « coupeurs de route ». Parmi eux, Mahé occupait une place centrale et sa capture était, selon les militaires qui ont été entendus lors de l’instruction judiciaire, devenue une obsession, tant la situation était tendue.

Le général commandant la force Licorne, Henri Poncet, a bénéficié d’un non-lieu. Sont renvoyés devant la cour d’assises Eric Burgaud, alors colonel chef de corps du 13e bataillon de chasseurs-alpins de Chambéry, pour « complicité par instigation du meurtre », l’ex-adjudant-chef Guy Raugel, du 4e régiment de chasseurs, pour « homicide volontaire », l’ancien brigadier-chef Johannes Schnier, pour « complicité de meurtre par aide ou assistance », et l’ancien brigadier Lianrifou Ben Youssouf, pour « omission d’empêcher la réalisation d’un crime ».

Les proches de Mahé sont originaires de la région de Duekoué, où les pro-Laurent Gbagbo et les pro-Ouattara ont été accusés d’avoir commis des massacres en 2011. Ils devraient prendre un avion depuis Abidjan lundi soir. Mais, indique Me Fabien Ndoumou, « ils n’ont encore ni visa ni passeport, car ils n’ont pas les moyens de se le payer et le gouvernement ivoirien bloque tout, malgré mes demandes ». La France, précise l’avocat, a payé les billets d’avion et l’hébergement des parties civiles. L’avocat dit lancer un « appel » au président ivoirien Alassane Ouattara. « Il doit être humain et leur permettre de venir », plaide-t-il à trois jours de l’ouverture du procès.

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