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Arrêt des cours au lycée de Moroni : Les autres établissements publics pourraient suivre le mouvement

Depuis mercredi, les élèves du lycée Saïd Mohamed Cheikh de Moroni ont décidé de boycotter les cours en «chassant», manu militari les enseignants des salles de classe. Leur principale revendication, le remplissage de notes des deux trimestres qui viennent de s’écouler. Si en lançant le mouvement, elle était seule, la coopérative peut d’ores et déjà compter sur les autres établissements publics. Au niveau du ministère de l’Education nationale, la recherche d’une solution demeure une priorité.

 

Le combat continu. Pour les élèves du secteur public, il est hors de question de fléchir sans obtenir la satisfaction des doléances. Presque une semaine après avoir suspendu les cours  en signe de protestation, la coopérative du lycée de référence continue de camper sur ses positions.

Hier, lundi 4 juin, le collectif des élèves et étudiants du secteur public (Ceesc) a convié les présidents des coopératives des établissements scolaires (lycée et collège).
Le but de la rencontre, qui a lieu dans l’enceinte du lycée dans la matinée, est de réfléchir sur la crise qu’ils traversent, causée par la non-validation des deux trimestres.
Une mesure prise par l’intersyndicale des agents du secondaire qui réclame depuis décembre dernier, le salaire du mois de mai 2017. Si le gouvernement comorien a commencé à le verser, les enseignants refusent toujours de remplir les bulletins. Ceux-ci, demandent le versement de la totalité du salaire.

Etre solidaires

«Notre revendication ne date pas d’hier. Et elle nous concerne tous. Le lycée est le premier établissement qui a décidé un arrêt de cours pour réclamer une solution immédiate. Voilà la raison pour laquelle, vous êtes invités ici, pour discuter ensemble de ce que nous devons faire après», a déclaré, le président de la coopérative du lycée public de Moroni.

Les appréhensions de cet élève de la classe de Première reposent encore plus sur la finalité des résultats qui pourraient s’avérer catastrophiques. Au grand dam de ceux qui auront des mauvaises notes et qui auront du mal à se rattraper. Un scénario tant redouté par l’ensemble des élèves. Avant d’en arriver là, la solidarité entre les établissements, en premier lieu ceux du public, reste la première arme  que le Ceesc veut s’en servir.

Parmi les décisions prises unanimement lors de cette réunion, la poursuite du mouvement reste en tête. «Serrer les coudes surtout dans des moments pareils nous permettra de faire entendre notre voix. Si d’ici vendredi une solution n’est pas trouvée, nous prendrons les mesures qui s’imposeront», ont martelé les différents intervenants ayant pris la parole.

Du lycée de Mitsamihuli à celui de Mohoro en passant par le lycée de Ntsaoueni, la directive semble trouver du succès. «On a reçu l’invitation depuis samedi. Ce matin, avant de venir, je suis passé au lycée. Il y avait des enseignants qui faisaient cours, mais je les ai interrompus et effacé les tableaux. Nous avons contacté certains enseignants pour leur faire part de la situation. Nous serons toujours à l’écoute», a rassuré le président de la coopérative du lycée de Ntsaweni, Ali Mohamed. Le président de la coopérative du lycée d’excellence de Ngazidja et son camarade de l’école Maahad ont, eux aussi, déclaré leur soutien. Ils ont, toutefois, sollicité «la solidarité» afin d’éviter le sacrifice de certains.

Une autre question avait dominé le débat : le sort des candidats aux examens nationaux. Faut-il les épargner comme le demandent un certain nombre de responsables de lycées et collèges publics pour, disent-ils, ne pas les condamner? Pour le collectif, prendre une telle décision serait signe de reddition. «Donc, il faut maintenir» tranche-t-il. Au ministère de l’Education nationale, on est conscient de l’ampleur de la crise. Le secrétaire général du département, Abdallah Djalim, a même rencontré les élèves. Ce dernier reste, pour le moment, optimiste et espère que, d’ici la fin de la semaine, une issue sera trouvée.

Abdou Moustoifa / Alwatwan

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