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Assises nationales, Azali le déstabilisateur?

Soignez une maladie qui n’existe pas, relève de l’absurde. Pourtant c’est bien ce que propose le président Azali. Selon sa logique implacable, il n’est pas normal que l’on soigne le pays seulement lorsqu’il tombe malade. 
Dans un éclair de génie, il nous explique que, c’est lorsque la nation est en bonne santé qu’il faut la soigner de toute urgence.
Notre système politique actuel fonctionne bien. Azali reconnaît lui-même que le pays est stable. Les 3 gouverneurs et le président s’entendent bien. Nous avons assisté à quatre alternances démocratiques pacifiques. 16 ans sans le moindre coup d’État, la plus longue période sans putsch de notre histoire.
Nos problèmes sont d’ordre économique et non politique. Alors pourquoi chercher à réparer une chose qui fonctionne? En vérité, la stabilité et la normalité institutionnelle sont d’un ennui mortel.
Durant le premier mandat d’Azali, la communauté internationale était au chevet des Comores. Il y avait des tractations, des négociations, des émissaires de l’ONU et l’UA défilaient sans cesse à Moroni, et le président comorien se sentait sollicité.
Aujourd’hui, tout ça c’est fini. Ignoré à l’extérieur, et sans opposition, que des courtisans, à l’intérieur. Seul face à ses responsabilités. Seul face à l’émergence qu’il a promise à tout un peuple. Dans sa tour d’ivoire, sa cage dorée, qu’est Beit Salam, Azali fait face à ce qu’on appelle la solitude du pouvoir ou solitude du vainqueur. Il a beau être entouré la routine d’une vie publique sans rebondissements est barbante.
La normalité institutionnelle, très peu pour lui. Il a besoin d’action. L’Imam, le sage de la campagne électorale est passé à la trappe. Désormais c’est le colonel, le militaire, l’amateur de coups de Trafalgar, qui a pris le dessus. Il ne cesse de répéter qu’il veut faire monter son « djazba ». cet état d’extase mystique des soufis. Le président est en manque de sensations fortes.
Cinq années à parler de développement, d’émergence, d’infrastructures et de croissance? Et puis quoi encore! Le Comorien appartient à l’espèce « homo politicus ». Il vit politique, respire politique, mange politique. Or la politique est une drogue dure.
Nous devons  sortir de cette addiction qui nous empêche de réfléchir à des stratégies de créations de richesses et de réduction de la pauvreté.
Nous devons accepter de débattre à propos de sujets ennuyeux tels que la fiscalité, le déficit commercial, ou les politiques d’austérité ou de relance. 
Lancer des assises nationales qui risquent de diviser les Comoriens, exacerber les rancœurs, réveiller les vieux démons du séparatisme. Cela vaut-il le coup?
S’il faut absolument faire le bilan de 42 ans d’indépendance, alors que cette tâche soit confiée à la société civile, que le gouvernement reste en dehors de cela.
Que l’on réunisse ce que le pays compte comme économistes pour rédiger un rapport fournissant des recommandations et des propositions afin de relancer la croissance économique des Comores. Car c’est bien notre économie qui va mal et non notre système politique.

Comores développement 

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