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Assises nationales :Le bureau du Cpan lèche les bottes des dissidents

Réuni au grand complet devant la presse, le bureau du comité de pilotage des assises nationales (Cpan) a préféré utiliser le ton de la conciliation en promettant de remuer ciel et terre pour faire revenir ceux qui ont claqué la porte.

 

Ils marchent dans le sillage du chef de l’Etat lequel depuis le lundi 13 novembre, jour d’investiture du Cpan, a adopté une attitude conciliante à l’égard de ceux qui se sont retirés dudit comité. Les six membres composant le bureau du Cpan se refusent de prendre pour la cinquième roue de carrosse les personnalités et/ou partis politiques qui se sont désistés parce que, et c’est une des raisons avancées, le format du Cpan ne leur inspirent pas confiance.

 

« Certes les membres du Cpan nous sommes au nombre de 45, mais pour nous chaque personne compte, n’en parlons plus six personnes », a avancé Said Mohamed Sagaf, le président de ce nouveau bureau qui a pris ses quartiers à Malouzini, au sud de la capitale. Il rajoutera : « Nous les sollicitons, nous les implorons de revenir car si nous avons raté le virage, c’est le pays entier qui en pâtira. Nous sommes disposés à discuter afin de trouver un compromis ».

 

Ce même exercice sera repris par le porte-parole du bureau. Pour Said Larifou, les dissidents doivent revenir sur la table pour débattre « car rien n’est encore décidé ». Sans doute aucun, il s’adresse à ceux qui se doutent que les conclusions des assises sont préconçues par le régime en place qui se serait trop impliqué.

 


Au cours de cette première rencontre avec la presse hier après-midi, soit une journée après sa mise en place, le bureau par la voix de son président a tenu à mettre en valeur les assises qui, malgré la forte campagne de sensibilisation depuis plusieurs mois, donnent lieu à des nombreux commentaires et interprétations. Pour M. Sagaf, ces assises pour faire le bilan des 42 années d’indépendance « seront le plus grand événement du pays après la proclamation de l’indépendance » en 1975. « Depuis la nuit des temps, c’est toujours les politiques qui décident à la place de tous. La société civile a été toujours mise à l’écart ». Comme pour dire que la forte implication de la société civile dans ce dialogue national, est gage de bons résultats.

 

« Si nous ne sommes pas les premiers, en tout cas nous sommes l’un des rares pays dans le monde à organiser des assises nationales sans qu’il y ait instabilité », a renchérit le porte-parole pour qui les membres du comité dans son ensemble sont « très ambitieux car le défi est historique ». « La situation dans ce pays fait que personne n’est optimiste. Et c’est là notre défi : redonner espoir aux Comoriens », a poursuivi M. Larifou, un des premiers leaders politiques à prendre son bâton de pèlerin pour défendre les assises.

 

Pour montrer le caractère inclusif des assises, Said Mohamed Sagaf a livré quelques détails sur le déroulement de la consultation citoyenne. A l’en croire, les agriculteurs, les pêcheurs, les femmes… auront leur mot à dire. Une sorte de porte à porte, « quitte à nous présenter dans les mosquées échanger avec les ulémas car oui, tout le monde doit contribuer » pour bâtir la nation. Après cet exercice qui est loin d’être une sinécure, suivront les assises proprement dites selon M. Sagaf qui rajoute que les conclusions « serviront de référence à tous les futurs présidents ».

 

Rappelons qu’auprès du chef de l’Etat, le M11 à l’origine de ce dialogue a présenté cinq grandes thèmes à savoir l’édification de l’Etat ; la consolidation de la nation ; le développement socio-économique ; la question de Mayotte et, en fin, la place des Comores dans le monde. Membre du M11, M. Sagaf réfute les « allégations » selon lesquelles Azali veut récupérer ces assises. Après sa désignation, le bureau du Cpan table désormais sur la mise en place des commissions techniques, commission d’organisation et commission de la communication.

 

Toufé Maecha, LGDC

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