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Autorité portuaire des Comores: Miradji Abdou Saher à la tête d’une société fantôme

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Nommé président directeur général de l’Autorité portuaire des Comores (APC), Miradji Abdou Saher est, en quelque sorte, devenu l’administrateur d’une société fantôme. En supposant que le poste existait dans l’organigramme, mais l’APC, elle-même, serait inexistante depuis que le chef de l’Etat a promulgué la loi portant création de la société comorienne des ports le 14 décembre 2013.

Miradji Abdou Saher aurait-il été nommé à la présidence d’une société fantôme ? Tout semble l’indiquer si l’on s’en tient au décret N°13-141/PR portant promulgation de la loi N°13-011/ du 2 décembre 2013, relative au statut de la société comorienne des ports et promulguée le 14 décembre 2013.

Par cette nomination, Beit-Salam foule aux pieds les dispositions dudit statut et notamment dans ses articles 27 et 28 qui stipulent : « Toutes les structures portuaires ayant en charge la gestion des ports respectifs des Comores sont dissoutes après la promulgation de la présente loi » et « toutes dispositions antérieures contraires à la présente loi sont abrogées ». Pourquoi alors le chef de l’Etat a-t-il enfreint ces dispositions pour nommer quelqu’un à la tête d’une société disparue comme l’épave du navire Madjiriha ?

La passation de service qui devait être organisée l’après-midi d’hier entre le nouveau et l’ancien « PDG », pourrait se dérouler dans l’illégalité et M. Miradji pourrait hériter d’une autorité inexistante au vu de la loi. A moins que la présidence de la république ne se rétracte rapidement. Tout laisse croire que le décret a été signé dans la précipitation. Pour quelle raison et à qui profite la nomination ? Pour le moment, on l’ignore.

Il semblerait que le nouveau patron des ports du pays aurait été imposé par le cercle d’amis du président qui ne sont pas forcément tous amis du tout puissant vice-président chargé des finances, Mohamed Ali Soilih dont les ambitions pour le siège de Beit-Salam en 2016 se cachent difficilement.
Volontaire ou pas, cette bourde qui n’en n’est pas une, montre comment nos dirigeants se laissent parfois flouer par leurs conseillers, des plus avisés à ceux qui le sont moins ou qui ne le sont pas du tout.

Pour rappel, l’autorité portuaire des Comores a été créée par une ordonnance de 2001 dans la période noire du séparatisme. Jugée inadéquate avec le nouvel ensemble comorien, les députés ont voté la mise en place de la société comorienne des ports (SCP).
Maoulida Mbaé/ LGDC

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