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Azali Assoumani ou le verrou diplomatique magique !

Jamais, l’actualité comorienne n’a suscité l’engouement et l’enthousiasme populaires inspirés du fiasco de Saint-Paul de la Réunion dans le cadre des jeux des îles de 2015. Jamais, les Comoriens, femmes et hommes, grands et petits, personnes physiques et personnes morales n’ont su s’allier derrière le gouvernement en place malgré les difficultés sociales et économiques pesant dans le pays pour un événement de la sorte. Cela a un sens. Un sens que personne n’a le droit de détourner pour X raisons. Un sens que nous devrons comprendre.

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Un sens que nous avons le devoir de traduire pour celles et ceux qui ne s’en font pas encore l’idée que cache cette exaltation populaire, qu’exprime cette extase commune, dirais-je. Quel sens, quelle signification donner alors à cette frénésie populaire suite au retrait des fédérations comoriennes des jeux des îles ? Pour quelles raisons, les Comoriens, toutes catégories confondues se sont-ils assemblés, se sont-ils connectés tous derrière leurs dirigeants ?

Posons-nous la question, – Quel a été le déclic, le moyen matériel surtout ayant permis cette extase vécue par les Comoriens de toutes parts ? Si certains choisissent le silence, ou font comme d’autres, parlent, s’expriment mettant en scène la logique de la dissimulation, la théorie de la fourberie comme réponses à ces questions pourtant essentielles, moi, inconnu que je sois, inconnu que je suis, je dis – non, donnons les vraies réponses à ces questions pour éclairer l’opinion comorienne sur cette inconnue connue et qu’elle considère comme vitale.

Si le peuple comorien est plus républicain sur notre retrait des jeux des îles, c’est parce que le président Azali est notre plus grand verrou diplomatique magique de notre temps sur le litige mahorais.

S’il y a des questions à se poser sur l’entrée de Mayotte dans les jeux des îles, on peut comprendre lorsque celles-ci relatent, non pas la surprise, l’exacerbation, 9 ans après mais le courage et la vision de 2006 dont il a fait preuve, Monsieur le Président Azali Assoumani sur cette solution plus que fondamentale : magique. Il a fait preuve de courage, d’abord face à des Comoriens qui l’ont sévèrement jugé et qui veulent continuer à le faire aujourd’hui soit par malhonnêteté, soit pour rependre du déjà entendu sans conviction ou pour des raisons politiciennes où la volonté est d’offusquer la raison.

Les Comoriens doivent savoir, comprendre d’autant plus que la France « soutenue par des pays satellites de la région COI » avait pesé de tout son poids pour récuser et écarter la position comorienne. Que les Comoriens sachent que c’est cette position défendue bras le corps par les autorités comoriennes de l’époque qui fait de nous aujourd’hui les Comoriens les plus heureux chez nous et dans la région sur notre éternel litige avec la France. Les Comoriens sachent doivent savoir que l’héroïsme de nos athlètes à Saint-Paul de la Réunion n’est pas un hasard. Que les Comoriens sachent que cette sortie a été possible parce que les Comores s’étaient déjà fabriqué une très belle tribune dans la région sans jamais oublier notre intégrité territoriale.

– Oui, les Comoriens ont droit de savoir que cette tribune a été difficile à forger mais qu’elle a été possible. – Oui, le retrait des athlètes nationaux des jeux des îles n’a été qu’une étape matérielle des négociations fortes faites par Azali Assoumani avec la France, puissance mondiale. – Oui, ce retrait des Comores des jeux des îles était prévisible parce que des responsables politiques comoriens ont bel et bien prophétisé cette séquence. Alors, au nom de la vérité, rien que pour la vérité, arrêtons les manigances et la malhonnêteté perpétuelles consistant à enfermer cette réalité dans des gouffres au risque de s’éclater contre tous. Rendons-nous enfin compte que cette réalité s’est déjà présentée en telle quelle sans voile ni masque. Nous ne pouvons pas applaudir l’héroïsme de nos athlètes en méprisant paradoxalement les diplomates ayant créé le verrou dont nous nous servons aujourd’hui comme tribune dans la région et aux yeux du monde entier sur la question comorienne de Mayotte. C’est incompréhensible !

Rassemblons nos talents pour sauver cette tribune, ce verrou qui nous fait honneur et laissons de côté les petites mesquineries populistes.

Le gros souci que nous avons jusqu’alors, c’est que nous sommes très souvent dispersés et s’il nous arrive de se ressaisir sur des circonstances parfois urgentes et négatives, nous manquons de politique de suivi. Or, l’on ne peut sauver cette tribune, ce verrou diplomatique dont les Comores gisent, l’on ne peut conserver cette place de la « petite mouche atteignant le taureau » qu’en étant méthodique, prévoyant, réalistes et solidaires entre nous. Nos capacités de relever nos défis aujourd’hui se mesurent par nos prédispositions que nous mettrons en œuvre avec maturité et nationalisme sans micmacs des uns envers les autres.

Les exemples sont nombreux ; la gestion du crash de 2009 est une parfaite illustration. Nous avons pleuré sur le coup de l’émotion et sous l’effet de la spontanéité. Hélas, cela n’a suffi pour se préparer à une éventuelle catastrophe. Le Samson a fait naufrage, mais quelles leçons en a-t-on tiré ? Quels enseignements a-t-on tiré dans l’ensemble sur les dernières inondations dans le pays ? Et tant de questions démontrant, non seulement pas l’urgence à l’intérieur du pays mais combien comptent pour accompagner toute politique que nous avons à défendre sur l’intégrité territoriale. Il se pose là, la question de nos capacités d’organiser les jeux des îles en 2019. Des jeux qu’il faut, quel que soit le prix à payer accueillir.

La question sur nos capacités intellectuelles, matérielles et autres à mobiliser pour être le pays hôte des jeux de 2019 en est un exemple fondamental, c’est une légitimité de se la poser. En revanche, il serait dommage de ne pas se donner ces moyens et de se donner d’autres pour se cacher derrière des prétextes déloyaux, les mêmes exploités pour assombrir le succès diplomatique du président Azali.

Notre pays doit donc organiser ces jeux et doit alors s’en procurer les moyens. La question de l’île comorienne de Mayotte est plus que jamais mise à jour, remise sur table avec ces jeux et encore plus au lendemain du fiasco de Saint-Paul.

Nous avons tous été enthousiasmés, prouvons-le à Moroni où nos frères et sœurs Mahorais vont devoir défiler, jouer aux couleurs des jeux olympiques sans la Marseillaise.

Oh que j’ai hâte de vivre ces moments. Merci à Azali pour nous avoir créé ce verrou diplomatique !

Abdoulatuf Bacar

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