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Azali dans l’impitoyable enfer de la CI

Depuis que l’union africaine(UA) s’est fendue du fameux communiqué pour annoncer son retour au pays afin d’amorcer un dialogue inter-comorien inclusif, toutes les supputations vont bon train .Bien que Toufeyli y voit «un rapport de force en faveur du pouvoir », la voix des Comores nous énumère les soi-disant 4 propositions de l’UA. Tandis que des intellectuels en captivité comme Mohamed Chanfiou se drapent d’une souveraineté nationale à outrance pour laisser entendre que la communauté internationale(CI) vient pour faire du tourisme chez nous.

Dans quel monde vivent ces derniers ? Il suffit de prendre l’exemple de la Libye et de Madagascar pour s’en convaincre que la CI intervient légitiment et incontestablement, militairement ou par des sanctions en cas de violations flagrantes des droits de l’homme ou de la charte de bonne gouvernance, par ailleurs signée par l’état comorien.
De ce qui précède, Azali pourrait il savourer la victoire du referendum sans reconnaissance internationale ? En cas de passage en force, notre souveraineté nationale nous exonérait t-elle des engagements que le pays a pris devant les instances internationales ? Nous protégerait-elle contre les sanctions subséquentes ? Qui pourrait ignorer les conséquences de ces derniers pour le pays ?

En effet, bien au contraire, cette soudaine ruse de dialoguer avec l’opposition sous les bons auspices de la CI laisse apparaitre un schéma qui n’est pas reluisant pour Azali. Citons d’emblé les objurgations de la CI contre sa tyrannie et la médiation qu’elle a conduit pour lui dissuader d’engager le pays dans un processus unilatéral. Cette fois ci, il semblerait qu’Azali qui a voulu narguer la CI, arguant au passage de « ne pas avoir de leçon à recevoir de cette dernière », à beau être convaincu que sa diplomatie manque de lobbying face à une CI exaspérée par sa dictature et qui se donne toutes les peines pour en découdre. « Que puis-je faire d’autrement pour éviter de m’enfoncer dans la houle du moment que les vagues d’une diplomatie déboussolée m’ont emmené à l’embouchure des sanctions internationales », peut-on interpréter cette volte-face du président.

Bien évidement, « Le président a exprimé sa volonté d’engager un dialogue et un processus inclusif ». Eut égard, autant à se demander. Un dialogue inclusif avec qui et autour de quoi ? Vraisemblablement, Pour que cette rencontre inclusive n’ait pas lieu là où croupissent tous ses opposants, automatiquement Azali doit libérer tous les prisonniers politiques».raison pour laquelle, « l’UA l’exhorte de promouvoir des mesures d’apaisement ». Aussi, loin de polémiquer, tout le monde s’accorde à dire que les reformes constitutionnelles décidées unilatéralement par Azali seront accommodées afin qu’il ait une élection présidentielle inclusive en 2019 (s’il en tient au lieu de finir son mandat et partir en 2021). Par conséquent, face a la ténacité de la CI, Azali qui lui a décoché des pieds pour éviter le poids horrible d’un processus inclusif, est belle et bien conscient que la médiation va aiguiller un dialogue impartial. De la sorte, s’il devrait aboutir à un accord politique inclusif, cela suppose une mise en cause des assises nationales qui sans le moindre doute va de surcroit écorner sa nouvelle constitution.

Azali est en quête d’une reconnaissance internationale. Pourtant, sans une solution inclusive pour sortir de la crise née du referendum controversé, il ne l’obtiendrait jamais. Cela revient à dire que c’est la CI qui bat les cartes. Ainsi qu’on sait comment s’y prendre, elle a déjà rédigé l’ébauche d’une proposition pour cadrer le dialogue. A mon humble avis, la CI sera intransigeante sur 2 points précis : toute révision de la constitution doit aboutir à une élection présidentielle inclusive y compris Sambi, sous la supervision de la CI. Le dossier de la citoyenneté économique doit être confié à une commission d’enquête internationale .DJE WURIYAWO ces 2 positions de la communauté internationale ?

Azali le sait déjà mais sa stratégie consiste à labourer seul le champ politique de manière à prendre une longueur d’avance sur Sambi par la réalisation d’infrastructures. Il examinera bien si la chance de gagner les élections à venir brille de son coté avant de faire concession de quoi que ce soit. Grosso modo, le dialogue inclusif qu’Azali vient de consentir n’est qu’une diversion pour retarder la tombée des sanctions internationales.

Par Cap Patrie

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