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Bac 2017: Mayotte affiche moins de 50% de réussite après les écrits, malgré des consignes de « bienveillance »

Mercredi, les résultats de l’écrit du bac étaient connus. Si le score pour 2017 est en léger recul, il chute à Mayotte, déjà largement distancé par le reste du territoire. Département défavorisé et aux besoins éducatifs considérables, le décrochage scolaire se poursuit année après année.

L’académie est coutumière des dernières places dans les taux de réussite aux examens nationaux. Mais les résultats pour le bac 2017 commencent à devenir très « voyants » en termes de décrochage scolaire du territoire. Les chiffres (qui ne sont pas encore officiellement validés) de l’examen de fin du secondaire à l’issue des épreuves du premier groupe à Mayotte affichent un très faible 48,3% de réussite selon le vice-rectorat. C’est non seulement un score plus de 30 points inférieur au chiffre général (78,6%) mais c’est également un recul considérable de quatre points en seulement un an. Plus précisément, sur les 3.615 candidats qui présentaient l’examen, seulement 1.745 l’ont obtenu avant les oraux de rattrapage (qui concernent 32% des candidats contre 13,8% au niveau national).
Dans le détail, le bac général affiche un taux de réussite de 52,5% (-0,3 point), le bac professionnel, lui, dépasse la filière générale (55,8%) mais est pourtant en chute libre avec des chiffres en baisse de 8,2 points. Mais c’est le baccalauréat technologique qui affiche des résultats catastrophiques avec seulement 38,3% de taux de réussite à l’issue des écrits. Autrement dit à peine plus d’un candidat sur trois a décroché le précieux sésame après les premières épreuves.

Le vice-rectorat a expliqué, pour commenter ses chiffres, que le territoire connaissait des évolutions dans son organisation scolaire avec des élèves qui présentaient les épreuves du bac alors qu’ils étaient jusque-là cantonnés à des filières comme les CAP ou les BEP. Selon des propos rapportés par le Journal de Mayotte, le vice-rectorat estime que ces scores « sont significatifs de l’hétérogénéité marquée dans nos classes et de la politique académique qui a pour objectif la lutte contre les sorties sans qualification » pour « donner une place à chaque élève et la bonne place ».

Autre élément gênant: plusieurs représentants du monde éducatif dans le département ultramarin s’inquiétaient de consignes visant à « surévaluer » les notes des candidats mahorais au bac pour éviter des résultats plus catastrophiques encore. Interrogé par l’AFP en juin, un professeur restant anonyme expliquait qu’à Mayotte la correction des copies se fait dans un centre d’examen surveillé (et donc sous une certaine forme de contrôle) et non dans le cadre privé du domicile du correcteur comme il est d’usage ailleurs. Les professeurs sont aussi incités à être bien plus « bienveillants » sur l’île qu’en métropole. Enfin, la saisie des notes ne se fait qu’après la validation du chef du centre d’examens.
Et pour ceux qui parviennent à obtenir le bac, la suite risque d’être encore plus compliquée. D’après le Conseil économique, social et environnemental de Mayotte (CESEM), 85% des Mahorais échouent en première année d’études supérieures contre « seulement » 54% au niveau national.
Auteur : DD./ Francesoir.fr

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