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BOLERO DANS SES ŒUVRES

Importante interview du Secrétaire Général de la Commission de l’Océan Indien (COI) dans Alwatwan numéro 3130 du 07/03/2017. Manifestement le but de M. Boléro se trouve dans la promotion du changement de nom de la COI en Communauté des Etats de l’Océan Indien.

La véritable problématique

Personne n’est dupe. Depuis que la France a départementalisé Mayotte, tout est fait pour intégrer le pseudo « 101ème département français » dans sa région et hisser l’île comorienne à la même place que l’autre département français de la région. Le passage en force comme lors des jeux des îles de l’Océan Indien d’août 2016 à la Réunion n’a pas donné des résultats, au contraire ! La « coopération régionale à la sauce française » a ouvert des brèches mais on est loin du compte. L’idée d’une transformation de la COI en Communauté ou Commission des Iles de l’Océan Indien a été rejeté.

Il fallait donc trouver autre chose : la Communauté des Etats de l’Océan Indien (CEOI) est la nouvelle trouvaille française. A charge pour le nouveau SG de la COI, qui plus est un Comorien, de « vendre » l’idée, de la traduire en projet et de le faire adopter en septembre prochain.

Les arguments de Boléro sont stupéfiants

L’homme est habile. On le dit intelligent. On attendait donc une argumentation solide. Que nenni ! Les deux arguments servis ne sont manifestement pas sérieux

Premier argument. M. Boléro « pense … que nous ne serons pas en mesure de défendre nos Etats si nous ne devenons pas une communauté » ! Une simple croyance non étayée. Et il poursuit avec son assurance coutumière voire arrogante « dans certaines réunions internationales, la COI n’a pas le droit à la parole comme certaines communautés africaines ». M. Boléro croit qu’en se servant des mots Etat et communauté il peut légitimer son projet. Il veut faire croire que les difficultés internationales de la COI sont uniquement liées à l’appellation. Si on change Commission (qui regroupe des Etats) en Communauté des Etats, l’organisation régionale pourra faire entendre sa voix dans le concert des nations ! Comment peut-on croire convaincre aussi facilement ? Absence d’argument et/ou mépris insolent !

Deuxième argument. La CEOI serait «…à notre avantage et là c’est le Comorien qui parle » et M. Boléro d’expliquer : « ne pourra être membre d’une communauté des Etats qu’un Etat membre des Nations Unies. La France est membre de la COI grâce à l’ile de la Réunion et non pas grâce à ses départements de l’Océan Indien ». Passons sur « ses départements » qui ferait croire que M. Boléro a validé le fait accompli français à Maore. Pour l’heure le principal est de savoir si la France fera partie ou non de la CEOI ? Car même si la France est présente dans l’Océan Indien, ce n’est pas un Etat de l’Océan Indien (d’où la précision dans la COI de France|Réunion). Sans un tel Etat, la CEOI sera la bienvenue. Dans l’autre cas, la France membre de la CEOI, la question de l’île comorienne disparaît, résolue aux yeux de la France qui pourra dans la CEOI faire intervenir sans limite ses possessions de l’Océan Indien et les Comoriens ne pourront même pas soulever la question de l’annexion de leur île dans la CEOI. Et c’est là où git le serpent à sonnettes.

Car bien évidemment pour M. Boléro, la France sera membre fondateur de la CEOI, membre principal au regard de sa puissance économique et financière, un pays qui saura imposer par la carotte et/ou le bâton ses intérêts essentiels.

Non à la CEOI

Il va donc de soi donc que pour les Comoriens, sauf pour M. Boléro et les inconditionnels de la politique française aux Comores, la CEOI constitue un danger mortel. Il ne s’agit ni plus ou moins que d’une validation internationale de l’annexion de l’ile comorienne de Maore. Ce changement ne peut s’opérer sans l’aval de l’Etat comorien qui détient une sorte de veto. Le président Azali a donc rendez-vous avec l’Histoire. Sans son accord, la CEOI ne naîtra pas.

Pour finir

Comment ne pas s’interroger sur les orientations de M. Boléro à la tête de la COI ? Sur une interview aussi importante dans le journal gouvernemental des Comores, il n’évoque aucun des problèmes que rencontrent les Comoriens dans la COI, même pas le visa Balladur qui se trouve à l’origine de milliers de Comoriens morts et disparus. Il parle de « connectivité » sans évoquer la libre circulation des personnes et des biens dans la COI. M. Boléro a significativement prouvé qu’il ne représente pas les Comores à la tête de la COI.

Enfin il proclame : « la COI n’a pas une vocation d’intégration » et comment ! Finalement à quoi sert la COI ?

Idriss Mohamed

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