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Bras de fer entre Google et le gouvernement français

Le moteur de recherche menace la presse française de ne plus référencer ses contenus. Au coeur du problème, la « Lex Google » voulue par les éditeurs de presse et soutenue par la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti.

La « Lex Google » n’a pas fini d’agiter le monde politico-médiatique. Le mois dernier, via le syndicat de la presse quotidienne nationale (SPQN), les éditeurs français de presse ont demandé au gouvernement un projet de loi pour que les moteurs de recherche, comme Google, les rétribuent via le versement de droits voisins, une sorte de prolongation des droits d’auteur, en cas d’utilisation indirecte de leurs contenus publiés en ligne. Ce qui reviendrait pour Google à payer pour chaque lecture d’un article vers lequel il aura redirigé l’internaute dans sa zone Actualités.

Même s’il tire des bénéfices (financiers et d’audience) de cette mise à disposition des contenus, le géant de l’Internet ne veut pas entendre parler d’une telle taxation. Mercredi, dans un courrier envoyé aux services de Fleur Pellerin, ministre déléguée à l’Economie numérique, le groupe californien a même brandi une sacrée menace : ne plus référencer les sites français dans ses résultats de recherche. Google assure qu’un tel projet de taxation « remet en cause son existence même », ajoutant que le moteur de recherche, le plus puissant de la Toile, « redirige 4 milliards de clics par mois vers les pages internet des éditeurs » français.

Problème pour Google, le gouvernement français aurait tendance à pencher en faveur des éditeurs de presse. Pas plus tard que mercredi, devant la commission des Affaires culturelles de l’Assemblée nationale, Aurélie Filippetti avait jugé ce mécanisme « extrêmement pertinent ». Et malgré le coup de semonce de Google, la ministre de la Culture reste ferme : « Agiter des menaces, ce n’est pas une manière correcte de discuter avec un gouvernement démocratique », a-t-elle répondu, interrogée par Le Monde. Afin de tenter d’apaiser les tensions, Fleur Pellerin a, elle, annoncé une rencontre avec des représentants de Google, vendredi, dans l’après-midi.

J.-S.Z et N.M.

Metrofrance
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