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Ce que l’on sait de l’homme qui a tué quatre personnes à la préfecture de police de Paris

Un agent administratif de la direction des renseignements de la préfecture de police de Paris (DRPP) a tué quatre personnes sur son lieu de travail, jeudi 3 octobre. L’agresseur a été abattu de plusieurs coups de feu dans la cour de la préfecture. On ne connait pas pour l’instant les raisons de son acte. Une perquisition a été menée à son domicile jeudi, selon nos informations.

Un père de famille de 45 ans

Mickaël H., 45 ans, est né
à Fort-de-France (Martinique). Il souffrait d’un handicap, il était
sourd à 70%. Marié, il avait deux enfants. Il vivait depuis plusieurs
années à Gonesse (Val-d’Oise) dans une résidence où habitent également
d’autres fonctionnaires de police. Sa femme a été placée en garde à vue,
jeudi. Pendant sa garde à vue, elle a expliqué que son mari a eu des visions et a entendu des voix la nuit qui a précédé son passage à l’acte. Il était « incohérent et agité », a-t-elle expliqué aux enquêteurs.

Selon les informations recueillies par franceinfo, l’homme s’était converti à l’islam en 2017. « C’était un très bon musulman. Il pratiquait sa religion, il avait sa foi, mais ce n’était pas quelqu’un de radicalisé, » affirme
à franceinfo Patricia, une amie de sa compagne. Vendredi, le parquet
national antiterroriste s’est saisi de l’enquête en raison des derniers
développements de l’enquête.

Un « fonctionnaire modèle »

L’agresseur
était adjoint administratif employé de catégorie C et travaillait au
service informatique à la direction du renseignement. Il était affecté à
la DRPP depuis 2003. « Comme de nombreux agents de cette direction,
il était habilité au secret défense et il était en règle avec les
obligations inhérentes à ce type d’habilitations« , a détaillé vendredi le préfet de police de Paris Didier Lallement lors d’un point presse.

Interrogée par franceinfo, une ex-collègue qui a travaillé avec lui le présente comme « introverti », « gentil » et qui parfois « n’était pas pris au sérieux ». Il n’avait « jamais présenté de difficultés comportementales », a
déclaré le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, ce que
confirment plusieurs syndicats de police. Selon Loïc Travers, du
syndicat Alliance police nationale, ses collègues décrivent un homme
qui ne posait « strictement aucun problème. Il n’était pas connu pour un quelconque signalement. Il était juste un fonctionnaire modèle qui ne posait pas de soucis. » Jean-Marc
Bailleul, secrétaire général du syndicat des cadres de la sécurité
intérieure, s’appuie sur le témoignage de certains de ses collègues qui
connaissent bien la direction où travaillait l’agresseur. « Ça ressemble vraiment à un acte de folie », explique-t-il sur franceinfo, ajoutant qu’il fallait être « très prudent ».

Lors
de sa garde à vue, sa femme assure que son mari entretenait des
désaccords avec sa hiérarchie. Il avait le sentiment de ne pas être
reconnu à sa juste valeur.

Un voisin « très discret » et « serviable »

Kamel, son voisin de palier, le décrit comme « très discret ». « Mais quand j’avais besoin de lui pour l’ordinateur, je le contactais, et il me faisait des réglages, se souvient-il. Il était très gentil, serviable, poli. » L’assaillant travaillait au service informatique de la DRPP depuis 2003. « C’est sûr que c’était pas des problèmes personnels, reprend Patricia.
Sa situation familiale était apaisée, il vivait en paix avec sa femme,
ses enfants, tout allait bien. Il avait envie de quitter la préfecture,
parce qu’il devait avoir un problème en interne. »

Franceinfo

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