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Centrafrique : des soldats français accusés d’avoir violé des enfants avec des animaux

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Les nouveaux cas d’abus et d’exploitation sexuels par des soldats de la mission française Sangaris allégués en République centrafricaine sont « particulièrement révoltants et odieux », a dénoncé l’ambassadeur français auprès des Nations unies, François Delattre. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’est aussi dit « profondément choqué ».

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Sangaris rime de plus en plus avec supplice pour la population centrafricaine. Déjà au coeur d’une enquête de la justice française pour des cas présumés de viols, la mission française en République centrafricaine fait aujourd’hui face à de nouvelles accusations de viols, et même de bestialité… L’ONU enquête ainsi sur des allégations de sévices – plus d’une centaine – commis par des soldats français ainsi que des Casques bleus de l’ONU.

Les faits rapportés sont particulièrement sordides. L’ONU a en effet reçu des informations indiquant que des soldats français de Sangaris auraient forcé en 2014 des jeunes filles à avoir des rapports sexuels avec des animaux en échange d’une petite somme d’argent, a indiqué un de ses responsables à New York. Selon l’ONG AIDS-Free World, trois jeunes filles ont affirmé à un officier des Nations unies qu’elles avaient été déshabillées et attachées par un militaire de Sangaris dans un camp puis forcées d’avoir des relations sexuelles avec un chien. Ces faits « n’ont pas été confirmés », a souligné le porte-parole de l’ONU Stephane Dujarric. Des responsables de l’ONU ont pu interroger 108 victimes présumées d’abus sexuels, en « grande majorité » des mineures, a-t-il précisé, déplorant : « Nous sommes confrontés au fait que des soldats envoyés pour protéger les habitants ont au contraire plongé au coeur des ténèbres ».
Ban Ki-moon « profondément choqué »

Outre la France, ces allégations concernent les contingents burundais et gabonais de la mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca), présents dans la région de Kémo entre 2013 et 2015. « Les cas d’abus et d’exploitation sexuels allégués sont particulièrement révoltants et odieux », a dénoncé l’ambassadeur français auprès des Nations unies François Delattre, promettant de « faire toute la lumière » sur ces allégations. Concernant les abus attribués aux soldats français, « il est clair que si les faits étaient établis, des sanctions disciplinaires exemplaires seraient prononcées, en complément de la réponse pénale », a-t-il assuré. Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’UNO, s’est aussi dit « profondément choqué » par ces accusations.

Mais derrière ces déclarations fortes apparaît une organisation des Nations unies qui peine à agir face au problème endémique des abus perpétrés par ses Casques bleus. Un phénomène particulièrement aigu en Centrafrique. Pis, le nombre d’abus sexuels qui auraient été commis par des Casques bleus a connu « une nette augmentation » en 2015 par rapport à l’année précédente, avec 69 cas, selon l’ONU. Devant l’avalanche de cas, Ban Ki-moon avait renvoyé le chef de la Minusca en août mais de nouvelles accusations sont apparues depuis. Le système de sanctions des troupes de l’ONU explique en partie cette lenteur à agir : seuls les pays d’origine des soldats accusés peuvent sanctionner pénalement les coupables et ils le font à reculons.

Avant même les dernières accusations, le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU Hervé Ladsous proposait donc, dans un entretien à l’AFP, d' »obliger les Etats contributeurs à agir ». Il s’agirait notamment de prélever l’ADN des soldats au moment de leur recrutement afin de mieux pouvoir enquêter si besoin ensuite, ainsi que d’accepter « d’organiser des cours martiales in situ, dans le pays » où ils servent. S’attaquant pour la première fois à ce fléau, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté avec difficulté le 11 mars une résolution qui prévoit de rapatrier des contingents entiers de Casques bleus en cas de soupçon de viols ou d’abus.

Marianne.net

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