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Centrafrique : la rébellion veut toujours le départ de Bozizé, Paris appelle au dialogue

31 décembre 2012

Centrafrique : la rébellion veut toujours le départ de Bozizé, Paris appelle au dialogue

Des soldats de l’armée patrouillent dans les rues de Bangui, le 31 décembre 2012 ©AFP

BANGUI (AFP) – (AFP)

La rébellion centrafricaine a
réclamé de nouveau lundi le départ du
président François Bozizé, affirmant vouloir
prendre la ville de Damara, dernier verrou à 75 km au
nord de Bangui, malgré les appels au dialogue de Paris.

« Bozizé doit partir, c’est clair, on réclame
son départ, qu’il quitte le pouvoir », a
affirmé à l’AFP le porte-parole de la coalition
rebelle du Séléka, Eric Massi.
 

Selon lui, « une colonne de huit véhicules a
quitté Damara pour attaquer » les positions des
rebelles à Sibut, ville située sur la même
route à 160 km au nord de Bangui, que le
Séléka a prise samedi. »On va neutraliser
cette colonne comme on le fait toujours, et allons
sécuriser (prendre) Damara », a affirmé M. Massi.

Damara se trouve à 85 km au sud de Sibut.Les forces des
Etats d’Afrique centrale présentes en Centrafrique pour
jouer un rôle stabilisateur y ont établi un
dernier verrou sur la route de la capitale.

La rébellion a accru sa pression en dépit des
appels au dialogue lancés lundi par la France,
ancienne puissance coloniale, et des promesses de partage du
pouvoir faites la veille par le président Bozizé.

Le
président François Hollande s’est entretenu par
téléphone avec M. Bozizé, appelant à
« l’ouverture d’un dialogue entre les autorités
centrafricaines et toutes les parties en présence,
notamment la rébellion », a annoncé
l’Elysée dans un communiqué.M. Hollande a
invité le président Bozizé « à
engager ce processus dans les meilleurs délais ».

Quelques heures plus tôt, le chef de la diplomatie
française Laurent Fabius avait lancé un appel
similaire, soulignant que « la priorité est plus que
jamais au dialogue et à l’arrêt des hostilités ».

Dimanche, le président Bozizé s’était dit
prêt à un dialogue sans délai à
Libreville, au Gabon, proposant même la formation d’un
gouvernement d’union nationale auquel pourraient participer
les rebelles .

Mais ces derniers ont affirmé ne pas croire à ces
promesses et menacé une nouvelle fois dès lundi
matin de marcher sur Bangui.Leur porte-parole Eric Massi
avait brandi pour la première fois cette menace dimanche.

Sans répondre directement à l’offre de
négociations du président Bozizé, le
porte-parole du Séléka a accusé lundi le
gouvernement de poursuivre ses ’ »exactions » contre
les sympathisants des rebelles à Bangui et de
préparer une contre-offensive militaire dans le nord
pour justifier sa ligne dure.

« Nous en
appelons aux forces africaines de maintien de la paix pour
qu’elles interviennent immédiatement dans la capitale
pour faire cesser les exactions et assassinats de
prisonniers, ou qu’elles ne nous empêchent pas de le
faire », a déclaré M. Massi à l’AFP.

« Il ne fait plus aucun doute que la sincérité
des promesses de François Bozizé (…) n’est pas
réelle », a affirmé le porte-parole rebelle
tout en disant souhaiter l’intervention du président
Hollande pour organiser un entretien téléphonique
entre lui-même et le président Bozizé.

M. Massi a ajouté s’être entretenu dimanche soir
avec le président de l’Union africaine Thomas Boni Yayi
pour qu’il intervienne auprès de Paris et du reste de
la communauté internationale.

La France a envoyé des renforts à Bangui et dispose
de près de 600 hommes à l’aéroport pour une
éventuelle évacuation des Européens.Paris a
souligné à plusieurs reprises ne pas vouloir
intervenir pour sauver le régime.

Ce refus a suscité une certaine hostilité à
Bangui où l’ambassade de France a été
attaquée la semaine dernière par des manifestants.

Alors que les rebelles, qui ont repris les armes le 10
décembre, contrôlent désormais la plus
grande partie du pays, dont les grandes villes
diamantifères et aurifères, la marge de manoeuvre
de François Bozizé, à la tête depuis
2003 de ce pays de 5 millions d’habitants, paraissait
très réduite.

A Bangui, de nombreux Centrafricains étaient massés
lundi devant les banques pour la paie de fin de mois, se
disant inquiets pour l’avenir et soucieux de la flambée
des prix.

« On va essayer d’acheter un peu plus de manioc pour
pouvoir rester à la maison si les rebelles
arrivent ».Quant au réveillon, « on n’a pas la
forme habituelle », a dit à l’AFP Sylvain Derouanda,
gardien d’une entreprise de sécurité.

L’opposition centrafricaine s’est quant à elle
déclarée sceptique sur les concessions du
président Bozizé. »Il fait des promesses et ne
les tient pas », a déclaré à l’AFP le
principal oppossant, l’ancien Premier ministre Martin
Ziguélé, plaidant pour un dialogue politique.



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