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Centrafrique : manifestation-anti-française

26 décembre 2012

Centrafrique : manifestation-anti-française

 

Des membres de la garde présidentielle à Bangui, le 15 mars 2005 ©AFP

 

BANGUI (AFP) – (AFP)

La coalition
rebelle du Séléka s’est affichée mercredi en
maître de la Centrafrique, affirmant qu’elle ne
mènerait pas la « bataille de Bangui » car le
pouvoir a déjà « perdu le contrôle du
pays » alors que des-manifestants ont attaqué
l’ambassade de France dans la capitale, reprochant à
Paris sa passivité.

Les renforts tchadiens qui campent sur leurs positions à
l’entrée de Bangui semblent toujours être le
dernier rempart contre une avancée rebelle vers la capitale.

A Bangui, plusieurs centaines de personnes proches du pouvoir
ont lancé mercredi des projectiles vers l’ambassade de
France pour dénoncer la passivité de l’ancienne
puissance coloniale devant l’avancée des forces
rebelles, a constaté un journaliste de l’AFP.Les
manifestants avaient auparavant fait un sit-in devant
l’ambassade des Etats-Unis.

« Nous sommes ici à l’ambassade de France, parce que
c’est la France qui nous a colonisés.Mais la France a
tendance à nous lâcher.On n’a plus besoin de la
France, la France n’a qu’à prendre son ambassade et
partir », a affirmé une manifestante.

Plusieurs jeunes ont jeté des projectiles sur les locaux
de l’ambassade dont certains ont cassé des vitres,
ainsi que sur la représentation d’Air France, a
constaté l’AFP.Les manifestants étaient
majoritairement membres d’associations proches du Kwa Na Kwa
(le parti du président François Bozizé),

L’ambassadeur de France a protesté contre la
manifestation qu’il a qualifiée de
« particulièrement violente ».

Auparavant,
la rébellion centrafricaine, forte de ses récentes
victoires éclair sur le terrain, a demandé au
pouvoir de « déposer les armes ».

« déposer les armes
immédiatement »

« Nous demandons à tous les fils et filles de
Centrafrique, à tous les éléments de forces
de défense et de sécurité encore fidèles
au régime de François Bozizé (…) de
déposer les armes immédiatement », déclare
le Séléka dans un communiqué.

Après plus de quinze jours d’opérations militaires
et de conquête de villes, la rébellion, qui n’a
pas rencontré de résistance lors de sa
progression, a affirmé que « par mesure de
sécurité et de protection des populations civiles,
nous ne considérons plus nécessaire de mener la
bataille de Bangui et d’y faire entrer nos troupes,
car le Général François Bozizé (…) a
déjà perdu le contrôle du pays ».

Les rebelles, qui ont pris les armes le 10 décembre pour
réclamer « le respect » d’accords de paix conclus
entre 2007 et 2011, se sont rapidement emparés de
villes stratégiques, Bria (ville diamantifère du
centre), Bambari (ville aurifère du centre sud), avant
de prendre Kaga Bandoro (centre nord) mardi, s’approchant
dangereusement de Bangui par le nord et par l’est.

Sous-équipée, démotivée et mal
organisée, l’armée régulière n’a
opposé que peu de résistance à l’avancée
fulgurante du Séléka.

Tout en affirmant vouloir négocier à Libreville,
comme l’avaient demandé vendredi les chefs d’Etats
d’Afrique centrale, la rébellion a continué à
avancer, refusant de quitter les villes conquises sans
accord de cessez-le-feu préalable, que le
président centrafricain ne semble pas prêt à accorder.

Les effectifs et la puissance de feu de la rébellion
demeurent une inconnue.Selon un enseignant de la ville
occupée de Bambari, Eudes Azouaka, « le nombre de
rebelles (à Bambari uniquement) se situe entre 300 et
400 hommes.Ils sont armés de lance-roquettes, de
mortiers, de véhicules armés de mitrailleuses
lourdes et de kalachnikov ».

Un contingent
de l’armée tchadienne, arrivé la semaine
dernière comme « force d’interposition » selon
N’Djamena, est positionné sur le dernier axe routier
menant à Bangui.

Présents sur les deux derniers « verrous », Sibut
(130 km) et Damara (60 Km), les soldats tchadiens, rompus au
combat et plus lourdement équipés, pourraient
être le dernier rempart à une victoire des
rebelles, bien qu’il soit là encore difficile de
connaître les effectifs et moyens du contingent.

Le Tchad, allié historique de François Bozizé,
avait déjà envoyé ses troupe en 2003 pour
l’aider à prendre le pouvoir, et à nouveau fin
2010 pour combattre des rébellions dans le nord.

La Centrafrique – pays enclavé de 5 millions d’habitants
– était engagé depuis 2007 dans un processus de
paix après des années d’instabilité, de
rébellions multiples, mutineries militaires et putschs
qui ont ravagé son tissu économique et l’ont
empêchée de tirer profit de ses ressources naturelles.

Fin 2011, Amnesty International avait dénoncé la
faible capacité du pouvoir centrafricain à lutter
contre les rébellions.

« Au moins 14 groupes (armés) opèrent
actuellement dans le pays et le gouvernement s’est
invariablement montré incapable ou peu disposé
à agir pour protéger ses citoyens », avait
critiqué l’ONG.



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