Assises par ici, assises par là, assises par là-bas, pour ne pas dire « Masizi » comme a dit l’autre, on ne parle plus que de cela, on n’est mobilisés partout que pour cela, et pendant ce temps-là Azali surfe sur une situation sociale calme, en continuant de perpétrer ses forfaits.
Des problèmes de nos peuples, il n’en est plus question, que ce soient l’inexistence d’un État de droit et une justice rendue au plus offrant, que ce soient la disette et la désolation qui frappent le peuple d’Anjouan, que ce soit ce chômage grandissant qui frappe la jeunesse, aggravé par des licenciements de masse, que ce soit la santé et l’éducation sinistrées qui poussent toujours les plus fragilisés d’entre nous à braver la mort en mer et les humiliations et l’ostracisme à Mayotte, pour une vie meilleure.
Que ce soit l’aspiration criante à plus d’autonomie et de souveraineté insulaire et de responsabilité de la part des peuples de nos îles.
Que ce soient la violence de plus en plus fréquente des forces de l’ordre à l’encontre des citoyens, les décisions chauvines et régionalistes d’un pouvoir incompétent et la corruption qui continue à gangrener ses rouages. Sans oublier le problème urgent des déchets qui d’une gale est devenu un cancer pour le pays :
En effet, nos capitales de Moroni et de Mutsamudu, ainsi que toutes les grandes villes du pays sont devenues des dépotoirs qui révulsent et chassent les visiteurs et touristes, et exposent les populations aux maladies et aux dangers des incendies comme celui qui s’est produit il y a quelques jours à Mutsamudu.
Après la chanson de l’émergence, voilà la danse des Assises ; c’est à celui qui gesticulera le plus, pendant que les conditions de vie des citoyens continuent de s’aggraver.
Le groupuscule du « M11 » porte donc une double responsabilité en s’acoquinant de fait avec le pouvoir d’Azali :
– celle de permettre un détournement de l’attention et de la vigilance des peuples des méfaits d’un pouvoir antidémocratique et antipopulaire aux abois et des luttes pour des meilleures conditions de vie, en leur faisant miroiter des espoirs de changement,
– et celle de permettre à Azali de réaliser un coup d’État contre les institutions pour s’accaparer le pouvoir durablement.
Ce faisant, le groupuscule du « M11 » permet à Azali de concrétiser son rêve le plus cher du moment : faire oublier que l’émergence dont il se gargarise n’est qu’un mot creux, une coquille vide.
Car en vérité, Azali ne propose aucun projet de développement sérieux susceptible de réduire la pauvreté, le chômage et le désespoir dans notre archipel.
Et le groupuscule « M11 » participe à un tour d’hypnotisme pour endormir nos peuples.
Vive l’Union des État des Comores et la souveraineté reconnue à chaque île !
La voix des Anjouanais en colère,
Anli Yachourtu Jaffar
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