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Comment écrire un article pour être compris et lu par les lecteurs ? 

Ecrire un article en français langue étrangère requiert scrupuleusement au scripteur de maitriser, le moins que l’on puisse dire, un certain nombre de compétences linguistiques, communicationnelles, pragmatiques ou argumentaires, socioculturelles, discursives afin que sa production scripturale et son message véhiculé soient compréhensibles au sein du public visé. En quoi consiste notre article et quel est le but assigné ? Il nous semble qu’il y a des articles édités sur les réseaux sociaux  et qui provoquent chez les lecteurs une situation de surcharge cognitive préjudiciable à la formation de l’esprit critique. Il en est de même des essais qui parasitent l’intelligibilité du discours et qui manquent de rigueur, de précision orthographique, terminologique, de la cohésion et de la cohérence, en bref de la clarté énonciative.  

Tout scripteur s’est permis d’opter pour une thématique de prédilection pour la développer, l’organiser et la structurer de manière cohérente afin que sa trame textuelle du corpus produise d’effet  aux lecteurs. Les effets sont multiples et se caractérisent à travers la typographie textuelle et le choix de la problématique soulevée : émouvoir, tragique, lyrique, ironique, épique etc. Il arrive qu’on mobilise et sensibilise de savoirs-savants pour que les messages écrits soient saisis, assimilés et mémorisés par un bon nombre de lecteurs. Pour cette raison, il convient dès l’abord d’insister sur ce point cardinal que la production scripturale elle-même nécessite certains paramètres et de savoir-faire relatif à la maitrise de microsystème et macrostructure linguistique. 

Une fois la rédaction affecte de fautes de système ce que l’on pourrait nommer les affectivités systémiques; la construction de l’énoncé entrave la compréhension et l’accès au sens phrastique. Car c’est à croire que l’accessibilité au contenu de la trame contextuelle et l’acceptabilité du discours comme une infinité de l’énoncé peuvent être compris par sa simplicité, sa commodité et sa clarté de rhème/thème mis en jeu. L’article constitue une richesse sémantique, morphologique, lexicale et syntaxique à condition qu’il prenne appui sur la progression thématique, l’utilisation de connecteurs logique, l’ancrage et l’équilibrage du paragraphe, l’emploi des anaphores conceptuelles, associatives, les circonstants chroniques, les marqueurs spatio-temporels, la référence anaphorique nominale et autonome. Tous ces marqueurs facilitent la visée communicative et les redondances malheureuses, voire les répétitions abusives. 

Il importe au premier chef de spécifier que depuis l’avènement des approches communicatives et actionnelles, la production développementale et l’intentionnalité à visée communicative sont conçues comme le noyau dur de la transmission que ce soit en production écrite ou en expression orale. Là encore, le rôle de l’écriture sert à communiquer et être compris par un public hétéroclite et divers. Dès lors, il semble primordial de mettre en relief que la rhétorique, les expressions idiomatiques, figées et les lexiques recherchés ne participent pas d’enjeux majeurs à la compréhension textuelle, et à la fluidité, à l’aisance et la pertinence de l’énoncé.  Il est fort intéressant de prendre acte que la réalisation d’un acte de parole ou  du discours ne repose pas sur des phrases inachevées, de figures de styles et des vocabulaires inappropriés qui rendent l’énoncé dans son ensemble inaccessible et équivoque.

  Peut-on dès à présent privilégier et mettre l’accent également sur la rentabilité de recueil poétique dans la communication ? Il semble d’après les études menées par des didacticiens que la poésie n’est pas un moyen approprié de communication permettant de stimuler et actualiser le cerveau. La poésie n’a pas sa place prépondérante dans l’approche communicative car sa complexité rythmique ne cible pas directement les objectifs assignés par le public. La poésie n’est qu’un système ornemental et décoratif, voire une déviance qui ignore notre préoccupation quotidienne. On n’a pas tout de même besoin des connotations imagées, de strophes, de métaphores files pour être comprises. L’acte de parole est un moyen mis en œuvre par un locuteur pour agir sur son environnement par ses mots : il cherche à informer, inciter, demander, convaincre, promettre,  son ou ses interlocuteurs par ce moyen d’après H. Besse.

Il est bon de souligner que notre suggestion ne consiste pas à apporter de remédiations langagières ou de porter atteinte à quelqu’un que ce soit.  Mais il nous tient à bon cœur de mettre à plat que tout un chacun a son style d’écriture. Mais ce qui importe c’est de produire un acte du langage adéquat qui évite les erreurs de système et les mécanismes psycholinguistiques  générateurs d’erreurs. Il peut s’agit en effet des fautes qui affectent au plan syntagmatique et paradigmatique : distribution / transformation / syntagmatiques / marques / homogénéité / substitution. Puis, les mécanismes explicatifs de fautes qui génèrent des irrégularités analogiques : L’influence de l’oral / Le parachèvement / L’alignement / La comparaison / Le figement / L’attraction / Le syncrétisme etc.

Enfin, il va de soi également de mettre en évidence que dans le processus de l’enseignement/apprentissage du FLE ; les erreurs sont ponctuelles, occasionnelles et sont susceptibles d’autocorrection. Par contre, les fautes sont répétitives et non susceptibles d’autocorrection et nécessitent que le scripteur prenne conscience de ses difficultés langagières et lacunaires. Ce qui importe ce que la faute n’est qu’une étape décisive, péremptoire, et fondamentale dans les mécanismes de l’apprentissage. L’approche communicative considère de toute évidence la faute comme un processus de simulation globale et non pénalisante, ni une infraction à la norme de structure intra-phrastique et inter-phrastique. Mais une fois les fautes abondent dans le contenu textuel ; les objectifs de communication et  la stratégie de communication elle-même sont réduits et sous-estimés.

BACAR Azihar Abdou

Didacticien du FLE

MARSEILLE-FRANCE

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