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Communiqué de l’union de l’opposition

L’Union de l’opposition salue la position unanime de la Communauté Internationale au sujet du processus de table rase des acquis de la réconciliation nationale engagé par le Président Azali Assoumani. Suite à la mission de l’émissaire de l’Union Africaine à Moroni et au rapport fait lors de la tenue du Conseil de Paix et de Sécurité à Nouakchott, il est devenu évident pour la Communauté Internationale que :

– Les assises récupérées par le pouvoir central n’ont été ni inclusives ni démocratiques et ne peuvent pas servir d’alibi à la mise en place unilatérale d’une nouvelle république ;

– Le processus référendaire est entaché de graves irrégularités dont l’élimination anticonstitutionnelle du juge électoral ainsi que la subordination de la CENI et de ses démembrements ;

– La justice et les forces de l’ordre sont instrumentalisées pour bâillonner l’opposition ;

– La nouvelle constitution concoctée par le pouvoir porte atteinte au principe de la présidence tournante, à l’autonomie des îles et à la cohésion nationale, acquis inaliénables de la réconciliation nationale ;

– La paix, la stabilité et la cohésion sociale sont menacées au Comores.

Sur cette base, il est donc juste et logique que l’Union Africaine et la Communauté Internationale réaffirment leur attachement aux Accords de Fomboni et à la Constitution de 2001 qui en est issue, demandent l’instauration d’un dialogue inclusif et démocratique entre toutes les parties comoriennes sous l’égide de la Communauté Internationale et exhortent le Président Azali et son gouvernement à suspendre le processus unilatéral en cours.

Le Gouvernement par la voie de son Ministre des Affaires Etrangères a défendu un amendement contradictoire à la Décision Assembly/AU/Draft/Dec.6(XXXI) du Conseil de Paix et Sécurité tenu à Nouakchott sur les Comores. En effet, tout en reconnaissant la nécessité du dialogue : «exhorter toutes les parties prenantes à s’engager dans un dialogue, sans délai, et une consultation inclusive sur les réformes constitutionnelles, avec la supervision de l’Union Africaine », il demande que l’Union africaine retire de la décision la partie du texte : « la Conférence exhorte les Autorités de l’Union de suspendre le processus de révision constitutionnelle ».

Comment un dialogue peut-il s’instaurer alors que le pouvoir poursuit un processus illégal et rejeté par la société civile, la grande majorité de la classe politique et les entités insulaires à travers leur Gouverneur ?
L’Union de l’opposition demande l’arrêt immédiat du dangereux processus de table rase constitutionnelle comme condition sine qua none au dialogue. En appui à son amendement, le pouvoir ne peut évoquer la souveraineté nationale quand il s’agit de préserver les acquis de l’Accord-cadre de réconciliation aux Comores et de la Constitution de 2001, fruits d’une décennie d’efforts de la Communauté Internationale, notamment l’Union Africaine, et pour lesquels elle s’est portée garant. L’Union de l’opposition rappelle que l’OUA et l’OIF sont signataires de l’Accord-Cadre de réconciliation aux Comores signé le 17 février 2001 à Fomboni (Mohéli).

Fait à Moroni le 7 juillet 2018

Les partis de l’opposition : UPDC, RDC, JUWA, FD, CRC-M, ADD ZAMZAM, PNDC, DJAWABU, RDR, PCDP DJAMNAZI, RIFAID COMORES, Mouvement du 17 février.

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