La Cour constitutionnelle des Comores a ordonné samedi 30 avril la réorganisation de la présidentielle dans 13 localités en raison d’« irrégularités » constatées lors du scrutin du 10 avril. Une décision susceptible de modifier les résultats de l’élection compte tenu de l’écart minime séparant le vainqueur de son principal rival.
Les élections partielles auront bien lieu. Les 6 253 voix des bureaux qui font l’objet de contestation sur l’île d’Anjouan font la différence sur le candidat élu aussi bien en tant que gouverneur que président. C’est ce qu’a déclaré la Cour constitutionnelle, ce samedi 30 avril.
Cette annonce intervient après deux semaines d’attente des résultats qui ont créé un climat de défiance et de tension. Les autorités craignaient des débordements de la population. Les accès à la capitale ont été fermés dès la fin de la matinée ce samedi. Des militaires se sont postés à toutes les intersections des grandes artères de Moroni pour contenir les troubles à l’annonce de la Cour constitutionnelle.
Par ailleurs, le président de la Cour a indiqué que les élections partielles devraient être organisées avant le 15 mai. Difficile de respecter le calendrier des investitures des gouverneurs et du président prévues respectivement les 23 et 26 mai prochain, compte tenu des étapes électorales et des délais dont disposent la Céni et la Cour constitutionnelle pour rendre les résultats.
« Une décision d’équité »
Pour le camp du candidat du gouvernement, Mohamed Ali Soilihi, arrivé deuxième selon les chiffres provisoires, la décision de la Cour est une « décision d’équité, de justice ». Son porte-parole Said Larifou estime que c’est « une victoire pour les électeurs qui ont été privés de leur droite de vote » et balaie toute accusation de quelconques pressions du pouvoir en place : « La pression, elle vient des textes et non pas du gouvernement. Des textes internationaux, fondamentaux. Ce sont ces textes qui ont été appliqués par la Cour constitutionnelle. »
Said Larifou assure par ailleurs que son camp est déjà en ordre de bataille. « Les jours qu’il nous reste vont être des jours très très intenses. Nous, à notre niveau, on est prêts. C’est nous qui avons fait la demande. On s’est bien entendu préparés pour y faire face. »
Sous conditions
Du côté du candidat donné en tête, le ton est évidemment très différent. Les chiffres de la Commission électorale donnaient Azali Assoumani vainqueur avec deux points d’avance sur le candidat du gouvernement. Ses partisans se seraient bien passés d’une élection partielle.
Ibrahima Hissani, coordinateur des Alliés du président Azali Assoumani, explique que son camp ira bien aux élections « mais avec des conditions ». « Nous allons demander que les choses soient sécurisées, que nous soyons assurés qu’il n’y aura pas de nouveau coup fourré par derrière et que le vote dans ces 13 bureaux soit parfaitement sécurisé et que celui qui va gagner sorte des urnes et pas des magouilles faites par des gens qui veulent absolument gouverner alors que la population n’en veut pas », détaille Ibrahima Hissani. Des conditions nécessaires, selon lui, pour éviter de « recommencer jusqu’à l’infini ces opérations-là. »
Source:RFI
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