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Comores : Les voyous de la République

L’impunité, une faute morale et politique

A moins de deux semaines du premier anniversaire de l’investiture du président Ikililou à la Magistrature suprême du pays, un honneur que tout Moheli a acquis dans la douleur, après avoir essuyé le refus d’un seul homme en la personne de Sambi, qui a voulu sciemment gommer l’alternance, balkaniser le pays, resurgir le séparatisme, monter les comoriens les uns contre les autres, le bilan est mitigé, quant au premier combat du locataire de Beit Salam, en l’occurrence, la lutte anti-corruption et la moralisation des finances publiques. L’impunité suit son chemin, les collaborateurs brillent pour leur incompétence, la justice n’a pas arrêté de froisser le citoyen, et la république est devenue un  » objet » de tentation, ce qui nourrit les doutes dans toute l’architecture de l’Etat.

Depuis que Sambi a quitté Beit Salam, les affaires de détournement et de corruption,  »amusent » les galeries, et au sommet de l’Etat, on se refuse à tout commentaire, et les voyous de la République qui l’ont  »sucées » jusqu’aux os, pavanent leurs muscles dans la rue, et défient la Tournante mohélienne, avec l’argent des comoriens, et disent avoir été à l’origine de l’élection d’Ikililou, et doivent impérativement rester impunis, et laissés libres pour jouir de leurs fortunes. Une incompatibilité avec ce que nous a annoncé Ikililou au lendemain de son installation au pouvoir.

L’impunité aussi est visible devant les membres de gouvernement et du cabinet du président de la république, qui, toutes et tous, n’ont rien produits pendant un an, et dans les rangs du chef de l’Etat, on nous dit qu’ils (elles) sont entrain d’apprendre le sens de la responsabilité et le savoir faire, et il faut attendre. Quelle effronterie ! Notre souci n’est pas de raconter des invectives pour détruire qui que ce soit, mais on estime que c’est un combat légitime pour tout citoyen, dans le sens de lutter contre ces pratiques de vouloir toujours protéger les ennemis de la république.

Il est inconcevable que depuis le séminaire d’évaluation des membres du gouvernement, aucune sanction alors que même au fond de nos villages, tout le monde sait que ces personnes là n’ont pas l’étoffe de mener à bien leurs missions. On peut dire qu’on a assisté seulement à un spectacle comme on nous a habitués depuis cinq ans. Encore du populisme. On veut bien comprendre que les vice-présidents élus ensemble avec le chef de l’Etat, et qui ont bénéficié du suffrage universel ne peuvent être virés, et d’ailleurs c’est l’une des conséquences de ce système, mais les ministres doivent être remplacés car il y a un temps pour l’amitié, et un temps pour la gouvernance.

Que dire d’un Hamada Abdallah qui n’a trouvé de mieux que désigner sa propre entreprise pour rénover les bâtiments de son ministère. Cerise sur le gâteau, lui avec son directeur de cabinet ont sacrifié Oustadh Rifki pour pouvoir passer inaperçu un arrêté ministériel qui a attribué le monopole de l’alcool à l’établissement NICOM . Et ces 4000 passeports confisqués à dar Es Salam dans les mains des agents de la DNST, par la police tanzanienne ? Et comme par hasard, il est le mieux noté de son groupe. Et Moinafouraha, qui n’a jamais exercé quoi que ce soit, et qui commet des gaffes qui n’honorent pas la république, mais sa seule référence, c’est une camarade de promotion. Quant à Rastami, continue sa petite route derrière son secrétaire général, Satellite, connu pour ses magouilles et sa complicité avec les hommes d’affaires arabes. Et pour couronner tout ça, ce dernier s’habille en bédouine pour rassurer à ces fantômes hommes d’affaires, qu’il défend bien leurs intérêts jusqu’au habillement. Pour le ministre de la justice, aucune explication ne lui a été demandée sur les fonds décaissés par l’Etat pour servir à nos pèlerins. On a tout oublié et tout va bien Mr le ministre. Le ministre des affaires étrangères reste toujours étranger aux affaires et c’est un excellent comédien qui réussi parfaitement à soigner les apparences et à donner l’impression qu’il maîtrise tout, or, ceux qui le connaissent savent que le bon homme est tout sauf ministre des affaires étrangères. Charif Mohamed Bakri Abdoulfatahou, manie bien son arrogance et arrive à faire peur à ses employés, qu’il traite avec mépris. On ose espérer qu’un jour s’expliquera sur la passation du marché des bâtiments annexes du MIREX. Sa seule garantie, ce sont ses bonnes relations au sommet ; Quant à Sitty Kassim, reste persuader qu’elle est intouchable, dans la mesure où ne foutte rien et qu’elle fait partie des ministres les mieux notés. Sa complicité avec le directeur général des Comores Télécom n’inquiète personne.

Au cabinet du chef de l’Etat, c’est un enfer de plus. A commencer d’abord par le directeur de cabinet, ancien ministre de Sambi, qui n’a jamais apporté au pays quoi que ce soit. Ce qu’il a réussi aujourd’hui auprès d’Ikililou, est de l’imposer les mercenaires soudanais et toujours dans le jeu de la continuité. Sambi s’est fait protéger par les tchéchènes et les libyens et aujourd’hui, ce sont les Djanjawites soudanais. Comment on peut se permettre à prendre un tel risque sachant que ces gens là n’ont pas de cœur et s’entretuent entre eux avec leur histoire de deux Soudan ? Madi Ali n’a trouvé mieux que de tendre la main à un président recherché par la Cour pénale internationale, pour crime contre l’humanité, sous prétexte qu’on n’est pas occidentaux comme l’a déclaré devant les micros de RFI.

Où est la morale ? Honnêtement, le peuple comorien mérite mieux auprès d’un président qu’il a élu avec tous les honneurs, que de voir à ses côtés des collaborateurs d’une morale douteuse et d’une incompétence notoire. Avec le recul, on peut dire que Dossar a eu raison de  » démissionner de son poste de conseiller spécial du chef de l’Etat,  » même si les réelles motivations sont d’ordre d’argent, n’arrivait pas à réaliser le choix d’Ikililou de nommer Issa Soulé comme conseiller spécial chargé de tous les dossiers. Qui ne connait pas cet homme dans son parcours obscur dans les affaires ? Sans vouloir tout nommer la pléthore de conseillers que le président s’est fait entourer, alors qu’ils sont improductifs, et incompétents, le devoir de chacun est de tirer la sonnette d’alarme avant qu’il ne soit tard.

On ne peut pas continuer à protéger des gens qui ont failli, et au lieu de les sanctionner et les remercier, on entretient l’impunité et on laisse faire. Cette culture d’impunité a fait qu’aujourd’hui, les mêmes pratiques de pillage et de détournements continuent leur chemin et personne n’a peur de quoi que ce soit. On aura beau à vouloir construire un Etat impartial, incorruptible, et exemplaire, mais tant que les voleurs qu’on croise chaque jour restent libres, le pays sera balayé par des catastrophes car la colère de Dieu est sans appel, et surtout chacune et chacun se permettra de faire ce qu’il veut. La balle est donc dans les mains du président Ikililou qui n’est pas nouveau dans ces fonctions après avoir été vice-président pendant quatre ans, et qu’il a beaucoup vu et entendu dans les départements ministériels qu’il a occupés, et plus particulièrement, celui des finances.

Ali Houmadi

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