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Comores Télécom contre la libéralisation du secteur des Télécommunications

Comores Télécom vs libéralisation du secteur des Télécommunications

La grève déclenchée par le personnel de Comores Télécom a suscité beaucoup de réactions. Certaines sont allées jusqu’à accuser la libéralisation du secteur des télécommunications comme étant l’origine des maux que connaît Comores Télécom aujourd’hui. Il s’agit d’un raccourci très facile si l’on ne tient pas compte de l’ensemble du processus qui a conduit à la vente de la deuxième licence. En effet, en 2012, nous avons brandi l’arme de l’emploi pour empêcher la privatisation de Comores Télécom qui comptait environ 1400 emplois. La SFI, selon ses prévisions, devait ramener les emplois à 300 pour le repreneur et surtout bloquer le marché pendant au moins 3 ans. Nous avons combattu ce projet au nom de l’emploi et surtout pour éviter de remplacer un monopole d’Etat par un monopole privé. Nous avons donc privilégié l’ouverture du marché. Cette dernière a bien fonctionné dans beaucoup de pays sans mettre en péril l’opérateur historique. Chez nous, pendant que le processus de la deuxième licence est lancé, les Dirigeants de Comores Télécom qui se sont succédé continuaient à recruter massivement et à signer des contrats commerciaux dolosifs, et c’est au vu et au su de tout le monde. Certains cadres de Comores Télécom prédisaient la mort de cette société depuis très longtemps. Arrêtons de dire que la descente aux enfers de Comores Télécom est liée à la libéralisation. Un pays comme les Seychelles, avec moins de 100 000 habitants, a 3 opérateurs. Les autorités de ce pays, les dirigeants de Comores Télécom, le mutisme des employés de CT et dans une moindre mesure la société civile nous ont conduit à cette situation. Comment nous sommes passés de 1400 emplois à 2800 pendant que le ratio d’une société similaire est de 300 emplois. Comment avoir refusé la mutualisation des infrastructures avec Telma. Le refus d’interconnexion a poussé les clients de CT à acheter une puce Telma. Comores Télécom a nourri elle-même la concurrence. Je reconnais, enfin, que la convention d’établissement signée par le régime précédent était une honte ; elle dépouillait à coup sûr CT. Mais elle a été renégociée, fort heureusement. Il était de notoriété publique que Comores Télécom descendait dans les abîmes à cause d’une gestion hasardeuse et calamiteuse. Ni les autorités, ni le personnel, personne n’a levé le petit doigt…Et voilà les conséquences. Le personnel de Comores Télécom serait bien inspiré s’il avait fait grève au moment où Abi Amri, Fontaine et Archimède engageaient la société dans un chemin sinueux. Pour redresser cette société, la pilule sera amère ; il va falloir l’avaler. Même la privatisation possible de Comores Télécom ne pourra sauver les 2800 emplois.

Par Hamidou Mhoma, président de l’association des consommateurs des TICs

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