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Conseil de l’île de Ngazidja : Le commissaire aux finances l’accuse de mentir au peuple

RIPOSTE. Le commissaire aux finances de Ngazidja a réagi aux accusations portées avant-hier par le président du Conseil de l’île contre l’exécutif de l’île.

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Le torchon brûle entre l’exécutif de l’île autonome de Ngazidja et le Conseil insulaire. Une journée après le discours du président du Conseil de l’île de Ngazidja, prononcé lundi dernier lors de l’ouverture de la dernière session annuelle du parlement insulaire, Soalihy Hamadi, commissaire aux Finances de Ngazidja a tenu à réagir sur certains propos qu’il juge «choquants», «mensongers» et «sans fondement», au cours  d’un point de presse hier, mardi 29 septembre.

A titre de rappel, Younoussa Saïd Mmadi, président du Conseil de l’île,  a accusé la veille  l’exécutif de Ngazidja de ne pas avoir fait valider le budget de 2015 et de ne pas insérer celui de 2016 dans cette dernière session de l’année, pour sciemment priver le Conseil de ses moyens.

Il estime que Mouigni Baraka a ‘‘violé gravement les dispositions constitutionnelles, celles de la loi statutaire et la loi des finances relatives à ce domaine important et sensible dans un pays de droit comme le notre.» Mais pour l’argentier de l’île de Ngazidja, «Younoussa Saïd Mmadi n’a rien compris ou souhaite simplement tromper le peuple». Des propos que Soalihy Hamadi assume sans détour avant de se demander pourquoi les conseillers ont attendu jusqu’à maintenant pour réclamer le budget s’il n’existait pas.

Aussi, le commissaire aux Finances affirme que l’ordre du jour de la session précédente en début d’année a fait l’objet d’une concertation entre l’exécutif et les conseillers (adoption de la nomenclature budgétaire communale et du cadre organique des communes, ndlr).

«Comment serait-t-il possible qu’ils adoptent le budget des communes et oublier le leur s’il n’existait pas ? Et puis on n’attend pas la fin de l’année pour réclamer le budget de l’année en cours, surtout quand on avait les moyens de le faire avant», a-t-il dit. Avant d’ajouter : «s’ils n’ont pas de budget et sont privés de leurs indemnités, d’où viennent les primes et les indemnités qu’ils perçoivent ? Comment le Conseil fonctionne depuis leur élection en début d’année ?», s’est demandé le commissaire. «Quand on a des responsabilités de cette envergure, on ne doit pas mentir au peuple», a-t-il souligné. 

Eviter les conflits de compétence

«Les budgets des îles émanent de celui de l’Union. C’est un budget consolidé. Nous nous referons donc au budget national et il n’a pas encore été soumis à l’Assemblée nationale, on ne peut donc pas le précéder c’est pour cela que l’adoption du budget insulaire ne figure pas à l’ordre du jour de cette session», a expliqué Soalihy Hamadi. Pour lui, ce n’est pas le moment de créer des conflits de compétence entre l’exécutif insulaire et national.

Le commissaire aux Finances affirme, par ailleurs, que si les conseillers ne maitrisent pas bien l’institution qu’ils représentent, «nous sommes disposés à les accompagner en mettant à leur disposition nos spécialistes en matière de finances publiques pour les aider à comprendre le processus d’élaboration et d’adoption de budget».

Aujourd’hui, «si on délibère un budget au conseil de l’île c’est pour la forme et pour leur donner plus d’importance (aux conseillers, Ndlr), mais la loi des finances promulguée par le président de la République est largement suffisante», dixit Hamadi.

Pour ce qui est de l’initiative de Younoussa Saïd Mmadi de porter à la Cour suprême cette affaire de «griefs manifestes» relatifs aux perceptions fiscales et nuisant à la crédibilité du Conseil de l’île, l’argentier de Ngazidja affirme que ce dernier «en a parfaitement le droit, mais je n’ai pas compris pourquoi il entame cette démarche. Les actes auxquels il dit se référer sont motivés par la loi des finances de l’Union et le budget de l’île.»

Abdallah Mzembaba / Alwatwan

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