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Conte : Princesse Waliya

princesse waliya

Il était une fois, une île lointaine où vivait la plus belle des princesses,  la  plus étincelantes des princesses, elle s’appelait Waliya. Ses yeux brillaient tels des pierres précieuses, ses lèvres étaient aussi charnues qu’un fruit d’été, un vrai joyau de la nature.

 Dans tous les royaumes, Waliya attisait la jalousie.

Une rumeur dit même que prise de jalousie, Blanche-Neige, pourtant réputée si douce, fit appel à une magicienne afin de lui soutirer un sortilège assez puissant pour surpasser la beauté de la princesse dont on ne cessait de faire les louanges.

Malheureusement le sort tourna au fiasco,  car très loin d’égaler la beauté de Waliya, la magicienne cru bon de doubler la dose d’ingrédients normalement nécessaire pour une potion destinée à embellir. 

Ce fut une catastrophe, empoisonnée par la potion ratée, Blanche -Neige se transforma en une si laide et terrifiante créature, que son prince charmant et leurs nombreux enfants prirent la fuite, abandonnant la malheureuse princesse seule dans les bois, mais ceci, est une autre histoire …

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  Tout à fait consciente du cadeau divin qu’elle avait reçu, la jeune Waliya semblait néanmoins peu reconnaissante. En effet gonflée par la fierté, celle-ci devint avec le temps une femme avare et orgueilleuse. Son orgueil parvint même à surpasser sa beauté.   Un jour, alors qu’elle se promenait le long de la rivière Ylang-ylang, elle fit la rencontre d’un jeune mendiant allongé près de ses 5 enfants, pleurant et suppliant :

« – Jeune et magnifique princesse, aies pitié de nos âmes, une mauvaise sorcière a tué ma femme. Souhaitant toujours devenir plus belle, la mère de mes enfants est allée prendre conseil chez une sorcière, ne la voyant pas revenir nous craignîmes le pire. Ces craintes se confirmèrent lorsque nous vîmes la laide et vilaine sorcière se présenter chez nous, terrorisés nous avons fuit très loin sans la moindre ressource et nous vous demandons refuge, lumineuse Waliya.

  –       Cher monsieur je n’ai pas de temps à vous consacré, ma maison n’est guerre un refuge pour chien galeux. Aussi je vous demanderai de ne pas m’adresser la parole, car votre rang ne vous le permet pas. »

Affligé par tant de cruauté, le jeune mendiant se retourna sans un mot, serrant ses enfants très fort contre lui. Waliya quant à elle, sans aucun état d’âme, continua son chemin impatiente de retrouver son lit royal. 

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Le jour suivant fut des plus heureux, réveillée par des éclats de joies, la jeune Waliya se précipita hors de son lit. Elle trouva sa mère, dansant avec entrain dans la cuisine :

« – Ouzadé, Ouzadé , la rumeur dit qu’un prince originaire de notre royaume est revenu s’installer, on dit de lui que sa richesse et sa beauté surpassent notre imagination. Il est célibataire, tu dois l’épouser !

– Oh Maman je suis si heureuse, un homme à la hauteur de ma personne il y’a si longtemps que j’attends. Dis-moi où il se trouve, il me tarde d’aller le séduire.

-Rends toi au bois Madjini, la rumeur dit que désireux de se reposer, le prince s’est isolé dans ce bois pour y retrouvé la tranquillité, mais soit prudente tu sais bien que ce bois est réputé dangereux.

 –Je n’ai que faire du danger ! Mon beau et riche prince m’attend, je dois aller le retrouver. »

waliya   Sur ces mots, Waliya courut sans attendre vers le bois Madjini.                                              Le bois Madjini était connu pour ses dangers, c’était un bois sombre et inquiétant. Plus Waliya s’enfonçait dans les bois plus, elle était envahie par un sentiment d’angoisse. Alors qu’elle s’avançait prudemment, Waliya fit la rencontre d’une étrange créature. Cette silhouette inquiétante, s’adressa à elle :

«  – Bonjour, jolie princesse, que fait une si belle créature dans cette région ?

 – Je suis venue retrouver l’homme de mes rêves, on dit que sa beauté est aussi légendaire que la mienne et qu’il vit au milieu de ce bois et je veux le retrouver.  

 Oh oui c’est un ami, il est le seul humain autorisé à entrer sur notre territoire, si tu veux le voir il te faudra passer un certain nombre d’épreuves, elles sont au nombre de 3. 

 –Je n’ai que faire de tes épreuves, ma beauté a fait ma gloire c’est ma plus grande alliée, je saurai faire face.

 – Très bien suis-moi, dans ce cas . »

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A la suite de cet entretien, la mystérieuse créature entraîna notre jolie princesse en un lieu inconnu.

La première épreuve se présentai à elle. Si elle voulait rencontrer le prince, Waliya avait pour ordre d’avaler 10 poulets entiers. Fidèle à sa personne, Waliya qui débordait de confiance se jeta sur les poulets qu’elle avala d’un trait. « Dès qu’il me verra, il sera fou de moi », se disait-elle. 

Vint alors le moment de la deuxième épreuve. « Cette fois, dit la créature, si tu souhaite accéder à la demeure de ton tendre prince,  tu devras suivre le parcours biscornu que je t’ai tracé et y cueillir la plus belle des roses, tu as jusqu’au coucher du soleil. ».

Le coucher du soleil étant bientôt à l’approche la princesse déterminée, couru de toutes ses forces : « Dès qu’il me verra, il sera fou de moi » se disait –elle toujours.

Après avoir trébuché plusieurs fois et s’être écorchée à travers les branches et autres plantes exotiques, Waliya parvint à cueillir la plus belle des roses. 

Non sans orgueil celle-ci dit :

« Vois-tu vil créature, je suis parvenue à cueillir la plus belle des rose, une rose aussi belle que moi, présentes moi  la dernière épreuve, que mon prince puisse contempler l’unique beauté qu’il mérite. »

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C’est alors que la créature assez vexée par les propos de la jeune princesse présenta la dernière épreuve avant la grande rencontre :

« Un ancien ami m’a volé mon bouclier je suis donc vulnérable, récupères le, et tu pourras retrouver ton prince, soit sur tes gardes c’est un ogre, voici mon épée pour te défendre.»

Envoûtée par l’idée de voir son prince, Waliya fonça tête baissée sans se poser aucune question «  Je suis si belle, il est si beau, lorsqu’il me verra il sera fou de moi ».

 Le combat ne fut pas sans conséquences, Waliya perdu trois doigts au cours de cette bataille. Cependant sa détermination et son courage eurent raison de l’ogre, et celui-ci fut froidement tué, transpercé par l’épée de la jolie princesse.

Brandissant le bouclier, Waliya folle de joie ordonna à la créature de la présenter au magnifique prince. « Quand il me verra il sera fou de moi, je suis si belle il est si beau » se répétait-elle, encore et encore.

 La créature tint alors sa promesse et l’amena immédiatement à la rencontre du prince. Mais voilà tout ne se passa pas comme Waliya l’avait prévu…

En effet à la vue du prince, Waliya eu l’étrange sensation d’avoir déjà rencontré ce prince auparavant. Encore plus étrange, celle-ci cru percevoir en ce prince un sentiment de dégoût à son égard.  Pourquoi ne semblait-il pas envoûté par sa beauté, se demandait-elle. 

Les réponses à ses questions vinrent très rapidement, avec dédain le prince lui dit : « – Que vous êtes laide, ma vue ne peux vous supporter plus longtemps. Regardez vous, vous êtes grasse, défigurée et même amputée. Je tiens ma revanche votre apparence est maintenant à la hauteur de la noirceur de votre âme.

  Je ne comprends pas répondit la princesse, effondrée.  

– Le mendiant que vous avez rencontré il y a maintenant un mois, eh bien il s’agissait de moi. Après avoir perdue ma femme car obsédée par le seul désir de devenir la plus belle des femmes, sans se soucier le moins du monde de son mari et de ses enfants, j’ai décidé de ne plus jamais choisir une femme en fonction de son apparence seulement . Pour cette raison,  j’ai choisi de me suis déguisé en mendiant, je souhaitai rencontrer une femme certes jolie mais surtout, une femme aimante et aimable. Malheureusement ma rencontre avec vous fut des plus insupportables et à la suite de cela j’ai juré de me venger afin de vous donner une bonne leçon et ceci est fait. Grâce à mon subterfuge et les 3 fausses épreuves que vous avez passé vous voilà défigurée, vos moignons me dégoûtent et votre physique est aussi noir que votre âme. »

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  Horrifiée et humiliée la jeune Waliya qui ne s’était pas rendu compte de la dégradation de son physique, au cours des épreuves qu’elle avait traversé pour voir son prince, était désespérée. Elle regrettait ses actes, malheureuse, Waliya décida de retourner chez elle, où ses parents devaient surement l’attendre depuis un moment. C’est alors qu’elle reprit le chemin de son royaume. 

 De retour dans son royaume, sa surprise ne s’arrêta pas là puisque personne ne la reconnut. Sa mère la première, fut terrorisée en voyant la princesse déchue se diriger vers elle, et s’écria :

« – Vilaine sorcière qu’a tu fais de ma fille ?

-Maman c’est moi oh maman toi qui m’a enfantée reconnais moi ! 

-Trawa vilaine, ma pauvre fille à été tuée au bois Madjini fuis car j’appelle les villageois qui n’hésiteront pas à t’envoyer sur le bûcher ». 

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Devant la menace de sa mère, Waliya s’enfui à toute vitesse et quitta son royaume pour se réfugier dans une forêt lointaine où personne ne s’était jamais aventuré.  Dans cette forêt, Waliya fit la connaissance d’une vilaine créature, qui semblait-il était très malheureuse et pire, avait sombré dans l’alcoolisme. Cette créature lui expliqua qu’autrefois heureuse, sa course à la beauté l’avait  menée à sa perte faisant fuir son mari et ses enfants, l’abandonnant à son triste sort. 

 Cette princesse vous l’aurez compris c’est Blanche-Neige …  

Dès ce jour Waliya et Blanche-Neige devinrent meilleures amies, elles ne se quittèrent plus jamais se consolant à l’alcool. Elles vécurent malheureuses et n’eurent plus jamais d’enfants.

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Morale de l’histoire : La beauté accroche le regard mais une belle personnalité accroche le cœur. La vrai beauté d’une femme se réfléchie dans son âme.

Conte écrit par Faoulat MOILIME.

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