Alors que près de 45.000 personnes ont été contaminées par le coronavirus depuis début décembre, un épidémiologiste hongkongais s’alarme. Selon lui, l’épidémie pourrait toucher 60% de la population mondiale.
Le coronavirus représente « une grave menace pour la planète ». Alors que l’épidémie, partie de Chine en décembre, a fait plus de 1100 morts et contaminé près de 45.000 personnes, un épidémiologiste hongkongais fait des estimations alarmantes sur l’impact que pourrait avoir ce virus sur la population mondiale. Selon les experts qui planchent sur le sujet, chaque personne infectée pourrait transmettre le virus à 2,5 individus, soit un « taux d’attaque » de 60 à 80%.
« C’est un chiffre atrocement grand », réagit Gabriel Leung, l’épidémiologiste hongkongais, dans une interview accordée au Guardian.
« Des mesures plus fortes pour enrayer la contagion »
Le président chinois Xi Jinping a appelé lundi à prendre « des mesures plus fortes et décisives pour enrayer résolument l’élan de la contagion ». L’épidémie pourrait s’accélérer à travers la planète, redoute l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’inquiétude grandit.
Gabriel Leung incite à s’assurer que les mesures drastiques de confinement prises par la Chine sont efficaces. Si tel est le cas, « comment pouvons-nous les mettre en place dans les autres pays présentant des cas avérés de coronavirus? », car selon lui, pour l’heure, les mesure de confinements sont essentielles.
Mais tandis que la plupart des compagnies aériennes ont cessé leurs vols vers la Chine continentale et que plusieurs pays se sont fermés aux voyageurs qui en viennent, un scénario redouté s’est concrétisé: sans avoir jamais mis les pieds en Chine, un Britannique contaminé par le coronavirus à Singapour l’a ensuite transmis à plusieurs compatriotes lors d’un séjour dans les Alpes en France, avant d’être diagnostiqué en Grande-Bretagne. Il aurait ainsi accidentellement contaminé au moins 11 personnes, dont cinq sont hospitalisées en France, cinq autres en Grande-Bretagne et un homme de 46 ans sur l’île espagnole de Majorque, où il réside.
Fin janvier, l’épidémiologiste avait déjà prévenu que la maladie risquait de s’étendre de façon « exponentielle » en Chine et que des cas « indépendants dans d’autres pays allaient devenir inévitables ».
« Vagues » de contamination
« 60 à 80% de la population mondiale va-t-elle être infectée? Peut-être pas. Peut-être que cela viendra par vagues. Peut-être que le virus va atténuer sa létalité, car il ne sera certainement pas aidé s’il tue tout le monde sur son passage, parce qu’il sera tué aussi »
Les autorités sanitaires chinoises ont fait état de 108 nouveaux décès ces dernières 24 heures, le plus lourd bilan quotidien enregistré à ce jour. Signe encourageant toutefois: le nombre de nouveaux cas quotidiens rapporté mercredi (2015) a sensiblement diminué par rapport à mardi (2478) et lundi (3062), selon la Commission nationale de la santé.
Zhong Nanshan, un scientifique chinois de premier plan, vétéran de la lutte contre le virus du Sras dans le pays (2002-2003), a ainsi estimé que l’épidémie devrait connaître un pic « d’ici la mi- ou fin-février ».
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