En ce moment

Couvre-feu au prix de plusieurs bavures

Bilan du couvre-feu à Anjouan :
UN COUVRE FEU AU PRIX DE PLUSIEURS BAVURES…
Depuis le premier jour du ramadan, le président de la République a décidé de mettre en place un couvre feu allant de 20h à 5h du matin pour arrêter la propagation de l’épidémie. A Anjouan, le couvre-feu est observé mais l’on déplore des bavures policières sur des civils.

A Anjouan, le bilan d’un mois du couvre-feu fait polémique. Le premier cas signalé d’un civil, victime de bavure policière, est celui de Nayak Ahmed, un jeune célèbre infographe originaire de Mutsamudu, tabassé le 28 mai dernier. Le dos de ce jeune a reçu des coups de matraque et de ceinture en cuir. Ce dernier a peur de se confier à la presse mais il a affirmé que « c’est l’enfer quand on est embarqué ». Son dossier médical fait froid aux yeux.

Autre fait rapporté à la presse, un vieux d’une soixantaine d’année qui a été arrêté aussi, il a raconté son calvaire. « On nous marche dessus durant toute la route vers la gendarmerie », confie-t-il, avant d’ajouter que « une fois arrêté en début du ramadan on était conduit au camp de la FCD à Shanghani pour faire des travaux forcés. Principalement des travaux de cimentage pour une route secondaire qui mène vers le camp ».
Dans tous les quartiers de Mutsamudu, c’est l’usage systématique du gaz lacrymogène pour disperser tout attroupement. Ceux qui provoquent parfois ne sont pas ceux qui subissent. Les forces de l’ordre lancent des gaz lacrymogène parfois sans discernement dans les maisons, où des se trouve des personnes âgées et des enfants. « Des gamins de deux à cinq ans sont traumatisés de voir leur mère pourchassée par des militaires sur la véranda, le 27 mai dernier. Et voir un soldat s’introduire au salon alors qu’ils regardaient un dessin animé avec leur papa », confie un voisin.

Pour la gendarmerie l’explication reste scientifique même si la méthode parait maladroite. « Le couvre-feu, c’est une forte mesure barrière. Le virus circule la nuit plus que le jour grâce à la baisse de température. La chaleur de la journée tue facilement le virus de la Covid-19. Mais le soir, le risque de la propagation est très haut », souligne le lieutenant M. Toilibou à l’ORTC. La gendarmerie se dit coopérative pour lutter contre la Covid-19 et soutient la population dans tous les cas.

Nabil Jaffar (LGDC)

Photo (agression militaire contre un citoyen)

Comoresinfos est un média qui a vu le jour en avril 2012 et qui depuis lors, prône l'indépendance éditoriale. Notre ferme croyance en l'information de qualité, libre de toute influence, reste un pilier essentiel pour soutenir le fonctionnement démocratique.

Soyez le premier à réagir

Réagissez à cet article

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


error: Content is protected !!