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Crise de Mayotte: premiers faux-pas d’Azali et Salami?

Les persécutions que subissent actuellement les Comoriens à Mayotte, constituent un baptême de feu pour la nouvelle équipe dirigeante fraîchement élue. Mais jusqu’à présent ils n’ont toujours pas condamné les attaques que subissent leurs compatriotes. Leurs voix sont inaudibles étouffées dans les colliers de fleurs, les éloges et les youyous à n’en plus finir. Sur leur petit nuage là-haut, enivrés par l’euphorie de la victoire, les tristes images de ces enfants comoriens entassés comme des animaux, dormant sous la pluie, ne sont-elles pas assez émouvantes pour fendre leurs cœurs de pierre?

Pourtant, ils ne peuvent pas sortir l’excuse selon laquelle ils ne souhaitent pas froisser la France, puisque le président Hollande lui-même, a dit que la situation est « extrêmement préoccupante « , son ministre de l’Intérieur Cazeneuve s’est fendu d’un communiqué pour condamner les Mahorais et promettre des poursuites judiciaires à l’encontre des auteurs de ce qu’il qualifie « d’exactions inadmissibles ». Leur ministre des outre-mers a aussi exprimé son indignation. Nos élus n’ont-ils donc pas honte, que les autorités coloniales ont condamné fermement ce qui arrive aux Comoriens et eux ne l’ont toujours pas fait? Mais de quoi ont peur Azali, Salami, etc. ? De rien, ils ne se soucient peut-être plus du sort du peuple  auquel ils faisaient les yeux doux il y a à peine quelques jours. Badi harka!

S’il y a bien une chose que nos nouveaux dirigeants doivent se souvenir, c’est que le gouvernement sortant a été sanctionné, aux dernières élections, parce qu’il était perçu comme n’étant qu’une bande de serviteurs dociles qui défendaient des intérêts étrangers au détriment de ceux de leurs propres citoyens. Lors de sa première conférence de presse à l’hôtel Retaj, le président élu avait l’occasion d’insuffler un vent nouveau, Il s’est pris les pieds dans le tapie.
Il a osé dire, le plus sérieusement du monde, qu’il attend que la France propose une solution « nawatso rambia  solution ». Cela veut-il dire qu’Il ne veut pas négocier avec La France, mais souhaite que la puissance occupante lui dicte ses désirs pour qu’il puisse les exécuter?

Si Azali ne veut pas commettre un faux départ, il doit se ressaisir et ne pas reproduire les erreurs de son précédent mandat qui lui avaient valu une impopularité-record. Les Comoriens attendent du changement, ils veulent un état qui se souci de leur sort. Cette crise de Mayotte nous démontrera si Azali, Salami, Fazul et Hamadi  sont à la hauteur des espérances de tout un peuple, ou si les belles paroles de leurs campagnes se sont déjà envolées.

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2 commentaires sur Crise de Mayotte: premiers faux-pas d’Azali et Salami?

  1. Je suis de celles et ceux qui pensent comme vous chers amis de Comores développement mais s’il faut commencer les critiques au pouvoir qui s’installera aux palais nationaux les 23 et 26 mai prochains j’ai peur que vous soyez trop pressés. Un homme politique nouvellement élu est dans un état d’esprit que peut-être ni vous ni moi n’avons pas encore vécus. Leur réaction personnelle avant ces deux dates c’est du sensationnel de l’émotionnel que vous demandez. Je déteste prendre la défense des élus comoriens tous ripous comme dit G Orwell nous les soutenons sans le vouloir quand il,faut défendre une certaine vérité et une élégance dans les affaires. Je suis aussi toujours enclin à dire ce que je pense sans étiquette politique que je n’ai d’ailleurs jamais endossée.

  2. Azali est-il confronté à la réalité du pouvoir?
    Certes, les images déplorables montrant des enfants, des femmes en difficultés extrêmes sont violents et regrettables pour un territoire de la république . Mais, Azali ne peut rien faire pour remédier cette situation d’extrême gravité.

    Tout d’abord, il vient d’être choisi par les comoriens et la France n’a pas vu de bon œil son élection. Il faut souligner que notre pays connaitra une situation difficile et que ce qui se passe à Mayotte aujourd’hui n’est autre qu’un signal envoyé au colonel Azali.
    Ensuite, comme il n’a pas assez de marge de manœuvre pour se faire aimer par la France, il sera obligé de fermer les yeux pour ne pas heurter la sensibilité Française. Donc, il est forte probable que cette politique migratoire est délibérément choisie pour mettre en difficulté le nouveau président. D’ailleurs, Azali n’a jamais été clair sur la question de Mayotte.

    Enfin, Azali fut président des Comores de 1999 à 2006, grâce à la complicité du gouvernement Jospin. Aujourd’hui, il est désavoué par le gouvernement socialiste. Comme il ne dispose pas d’amarre pour se tenir, car la France les a rompus, il est obligé de rester spectateur face à une catastrophe humanitaire.

    Notons, qu’il fut une époque, où le colonel avait demandé de l’aide au colonel KADAFI, ce virage a été vu par la France comme une trahison. Par conséquent, Azali ne devait pas être crédible aux yeux de la France.

    Il faut dire que le colonel, est confronté à un dilemme:
    Soit, il dénonce les actes inhumains perpétrés par les Mahorais, au risque de froisser la France. Soit, il se tait pour tenter une réconciliation éventuelle avec son pays adoptif.

    D’où, la préférence du colonel de fermer sa bouche face à l’inacceptable

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