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Débat sur la gestion de la question de Maore : ‘‘Il n’y a jamais eu de vraies discussions’’

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Lors d’une conférence-débat animée par l’association Ngoshawo, le samedi 30 mars au Centre d’animation socioculturelle de Moroni Mtsangani (Casm), sur la “gestion de la question mahoraise”, le conférencier Ahmed Ali Amir, journaliste reporter du journal Al-watwan, qui ne parlait pas, disait-il, au nom du canard, annonce à l’assistance, constituée en grande partie d’étudiants et élèves membres des associations culturelles et/ou éducatives, des membres du comité Maore, entre autres, qu’il n’y a jamais eu de vraies discussions dans un cadre formel sur le litige territorial entre les deux parties, à savoir, les autorités françaises et comoriennes.
“Entre la France et les Comores, depuis les accords de juin 1973, il n’y a jamais eu de discussions. Il y a eu, certes, des amorces de discussions bilatérales sur la question de Maore, qui sont limitées, en ce qui concerne la partie comorienne, à la contestation parfois symbolique sur les actes d’ancrage de Mayotte à la France”, explique le conférencier. Et Ahmed Ali Amir de poursuivre son constat : “toutes les autres discussions menées se sont limitées à quatre sujets : les questions de circulation des personnes et des biens, le contrôle des flux migratoires, le développement des échanges commerciaux et le renforcement de l’intégration régionale de Mayotte. Des thématiques et des termes de références des discussions imaginées par la France et qui cadrent avec ses propres intérêts”, démontre-t-il.
Pour le deuxième conférencier, Ahmed M. Thabit, ancien ambassadeur des Comores en Afrique du sud, la question mahoraise a toujours été abordée par les instances internationales. L’Onu, l’Oua (aujourd’hui appelée Ua), les pays non alignés, entre autres. Il a cité les résolutions prises par les Nation-unies en inscrivant la question de l’occupation illégale de l’île comorienne de Mayotte par la France. Ahmed Thabit a rappelé également l’appui de l’Union africaine. “Si la question mahoraise est momentanément suspendue dans l’ordre du jour de l’Assemblée générale (Ag) des Nations unies, c’est parce que les autorités comoriennes ont rassuré les Nations unies que des discussions, au niveau bilatéral, se poursuivent entre la France et les Comores. Sinon, la question serait toujours abordée en Ag aux Nations Unies”. Ahmed Ali Amir a abordé un deuxième point. Il s’agissait des relations entre les Comores et la France, notamment, les accords militaires signés en 1978 entre ces deux pays. Ces accords avaient, selon le journaliste, laissé entendre que la France devait intervenir en cas d’agression extérieure. Ce qu’elle n’a jamais fait. Au contraire, selon Ahmed Ali Amir, la France était derrière les coups d’Etat de 1975, 1978, 1989, entre autres, perpétrés par le mercenaire Bob Denard qui, lors de son procès sur l’assassinat du président Ahmed Abdallah, a obtenu les soutiens des services qui ont confirmé que le corsaire était au service de la France. Il a donné comme preuve, les événements de 1995 quand la France décide de déporter Said Mohamed Djohar, un président élu par suffrage universel, à la Réunion, département français. Ces accords ont été rénovés par Fahmi Said Ibrahim, ministre des Relations extérieures du gouvernement Sambi. Mais cette fois la France s’engage à former les Comores dans la lutte contre le terrorisme dont le premier point reste ce qu’elle appelle la lutte contre l’immigration clandestine.
Le troisième point abordé par le conférencier est la question de la tournante mahoraise de 2016. Il revient sur l’article 13 de la constitution révisée qui dit que “la présidence est tournante entre les îles. Le président et les vice-présidents sont élus ensemble au suffrage universel direct majoritaire à un tour pour un mandat de cinq (5) ans renouvelable dans le respect de la tournante. Une élection primaire est organisée dans cette île et seuls les trois candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrage exprimés peuvent se présenter à l’élection présidentielle. Dans tous les cas le primaire ne peut s’organiser deux fois successives dans la même île.”. “On ne peut sauter le tour de Mayotte aussi légèrement, sans risquer de décrédibiliser notre revendication territoriale”.  Selon lui : “Trois ans nous éloignent de l’échéance présidentielle… Pourquoi, devrons-nous anticiper sur l’impossibilité de tenir les primaires ?”, se demande le conférencier.
Le débat s’est focalisé sur le traité que devrait signer les deux pays dans les prochains mois, un traité qui a été rejeté par le président Sambi en raison des dispositions qui engagent les Comores à soutenir l’intégration de Mayotte en tant qu’entité au sein de la Commission de l’Océan indien et l’engagement à retirer la question de Mayotte de l’ordre du jour des organisations internationales.
Source:Alwatwan
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