Déclaration de Me Said LARIFOU, avocat des parties civiles dans le dossier de la citoyenneté économique
Me Said LARIFOU, avocat constitué par des citoyens regroupés en collectif-parties civiles- dans le cadre de la procédure judiciaire liée à l’affaire de la citoyenneté économique entend saisir le juge d’instruction d’une demande de suspension de l’information judiciaire ouverte sur cette affaire. Cette démarche est nécessaire non seulement pour mettre fin à la violation répétée de la présomption d’innocence et du secret de l’instruction mais aussi et surtout pour éviter la tenue d’un procès à caractère politique, expéditif et non équilibré. Un procès qui aurait pour objectif de sceller le sort politique de certaines personnes citées dans le rapport parlementaire et qui n’aurait rien d’équitable .
Rappelons que les objectifs poursuivis par les citoyens qui ont porté plainte dans cette affaire ne sont rien d’autres que de connaître la destination des grosses sommes évoquées dans ce programme de vente de la citoyenneté économique et de les récupérer. Dans l’état actuel des choses, il convient de suspendre cette action, veiller à respecter les règles avant de relancer la procédure. C’est ainsi que la justice pourra maximiser les chances d’atteindre les objectifs précédemment cités.
Aujourd’hui, les autorités ne semblent pas se soucier du sort des fonds présumés détournés. Ils s’acharnent plutôt sur celui de certaines personnes citées dans le rapport de l’enquête parlementaire. Sinon comment comprendre que le volet le plus récent et le plus flagrant, celui de la société Lica, soit occulté? Pourquoi on déplore l’absence d’une commission rogatoire internationale en Belgique pour identifier les bénéficiaires des passeports comoriens et dans les pays arabes pour connaître les montants precis des règlements effectués et leur destination? Les parties civiles se posent la question de savoir pourquoi la société belge continue à émettre des passeports comoriens alors que l’enquête du parlement indique que cette société a délivré des passeports à des personnes originaire des pays à risques? L’état comorien ne peut engager des poursuites contre les opposants au régime pour faux et usage de faux et détournements des fonds alors que la société qui est au coeur du dispositif de ces faits incriminés a toujours sa confiance et continue ses activités sans réticence aucune.
Said Larifou, avocat inscrit au barreau de Moroni
ferme ta gueule