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Des agents de la Maison de l’emploi malmenés par le ministère de tutelle

​Entrés en grève depuis le 20 juillet dernier pour réclamer leurs neufs mois d’arriérés de salaire, des agents de la maison de l’emploi (MDE) sont chassés manu militari de leur lieu de travail. Selon eux, le ministre de tutelle aurait dit que l’institution n’a pas de bases juridiques. Un autre bras de fer en plus des salaires.

« Si le ministre dit que la MDE n’a pas des bases juridiques, cela veut dire qu’il arnaque les partenaires dont le bureau international de travail (BIT) qui nous soutiennent sans cesse », ironise pour sa part le conseiller en emploi Housseine Abdoulfatah, au nom de ses collègues dans l’antichambre du licenciement abusif. A l’en croire, le ministre de l’emploi se serait rétracté après avoir accueilli les agents de la MDE et « pris en compte les doléances » pendant la grève.

« A notre grande surprise, nous avons appris que nous serons suspendus », ajoute H. Abdoulfatah qui dit ne pas comprendre le double langage dudit ministre qui serait à la recherche d’un nouveau directeur de ladite institution « illégitime ». Est-il vrai que l’institution qu’est la Maison de l’emploi manque de bases juridiques comme l’aurait prétendu le ministre de l’emploi ?

La loi des finances de l’exercice budgétaire 2016 voté par l’assemblée nationale en décembre 2015, a pourtant accordé une subvention annuelle de 16 millions 754 mille 325 Kmf à la Maison de l’emploi, soit 4 millions 188 mille 581 Kmf par trimestre. Et le compte bancaire serait géré par le DAF du ministère de tutelle. D’après, Housseine Abdoulfatah, lui et ses compagnons de fortune comptabilisent 9 mois d’arriérés de salaire. Rien qu’une réclamation pacifique, qui ne nécessitait pas l’intervention des forces de l’ordre.

Mardi 23 dernier, les grévistes se sont fait chassés manu militari de la Maison de l’emploi où ils étaient en sit-in depuis le début du mouvement. L’inspection générale de travail, la confédération des travailleuses et travailleurs comoriens, le Modec, toutes ces organisations de la société civile auraient été saisies mais aucune n’a encore réagi.

Rien qu’au mois de juin, l’institution aurait formé 186 jeunes sur l’élaboration de projet. En malmenant ceux qui sont censés encadrer et orienter les jeunes demandeurs d’emploi, le ministre n’est-il pas en train de passer outre l’engagement du président de la république selon lequel un jeune est égal à un emploi ? 

Toufé Maecha/LGDC 

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