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Des dizaines de Sud-Soudanais du Soudan rapatriés pour-Noël

24 décembre 2012

Des dizaines de Sud-Soudanais du Soudan rapatriés pour-Noël

 

Des enfants Sud-Soudanais attendent un vol depuis la capitale Khartoum pour-retourner chez eux, le 24 décembre 2012 ©AFP

 

KHARTOUM (AFP) – (AFP)

Des dizaines
de Sud-Soudanais à la santé fragile, qui campaient
depuis des mois dans la région de Khartoum dans
l’attente d’un départ pour leur pays, sont partis en
avion lundi à la veille de Noël, des vols
organisés par l’Organisation internationale des
migrations (OIM).

Ces personnes font partie des dizaines de milliers
Sud-Soudanais qui se trouvent dans des camps « points de
départ » dans la région de Khartoum en
attendant d’être transportés vers le Soudan du
Sud, devenu indépendant en juillet 2011.

« Nous reprenons les vols » et deux avions transportant
101 passagers ont décollé lundi de Khartoum pour
Aweil, dans l’Etat du Bahr El Ghazal, a déclaré
à l’AFP une responsable de l’OIM Filiz Demir.

Cinquante autres personnes doivent partir plus tard dans la
journée, et les vols prévus jusqu’à jeudi
doivent en tout transporter 300 Sud-Soudanais dans leur
pays, en majorité chrétien, au moment des
fêtes de Noël, a-t-elle ajouté.

L’OIM avait suspendu ces vols à la mi-novembre
après l’accident de l’avion affrété par
l’organisation, à son atterrissage à Aweil.De
façon miraculeuse, aucun des passagers n’avait
été blessé.

Plus de 1.000 personnes extrêmement vulnérables,
dont des enfants, des handicapés et des personnes
à la santé fragile, avaient été
rapatriées en novembre avant l’accident.

Selon l’ambassade du Soudan du Sud, un total de 171.000
Sud-Soudanais se trouvent toujours dans la région de
Khartoum, après un ultimatum lancé en avril par
Khartoum pour qu’ils régularisent leur statut ou
quittent le pays.

Parmi eux, 40.000 campent dans des conditions très
précaires autour de la capitale, dans l’attente d’un
éventuel départ, comme à Jaborona.

Dans le désert près de Oumdurman, ville jumelle de
Khartoum, ce camp s’est développé quand des
habitants déplacés par la guerre civile
(1983-2005) dans les montagnes Nuba et au Soudan du Sud ont
été emmenés ici par le gouvernement.

La plupart des Sudistes ayant vécu à Jaborona ont
déjà quitté le Soudan mais un millier est
toujours dans l’attente d’un transport.

Pour ceux qui restent, fêter Noël dans un camp

Ceux-là, qui n’auront pas
la chance d’être au pays pour les fêtes de fin
d’année, pourront néanmoins assister à la
messe de Noël lundi soir sur le terrain sablonneux de
la paroisse de St.Bakhita.

Des membres de l’ethnie Nuba ayant fui les violences au
Kordofan-Sud (sud) assisteront aussi à l’office.

Les bancs en métal sous le plafond affaissé de
l’église ne pouvant pas accueillir tous les
fidèles, la prière se tiendra à
l’extérieur devant une croix en métal géante.

« Nous pouvons survivre et sourire (…) mais il y a
beaucoup de larmes dans nos coeurs », résume un
responsable de l’église évoquant la situation des déplacés.

Un travailleur social explique à l’AFP que les
Sud-Soudanais du camp ont perdu leur travail et vendu leur
maison en espérant partir.Pour tenter de joindre les
deux bouts, certaines femmes fabriquent et vendent de
l’alcool, explique-t-il.

Des retours à petite échelle ont été
organisés cette année, notamment un la semaine
dernière ayant permis à 900 personnes de rejoindre
par la route le Soudan du Sud, selon Filiz Demir.

Des différends empêchent l’application d’accords
clé conclus en septembre entre les deux voisins sur des
dossiers économiques et sécuritaires.Y figurent
notamment un pacte sur le droit de chaque citoyen de vivre
et circuler librement dans l’autre pays.

Des millions de Sudistes ont fui vers le Nord durant la
guerre civile qui s’est achevée en 2005 par un accord
de paix ayant ouvert la voie à l’indépendance du Sud.



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