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Des tortues braconnées à Mwali et retrouvées à Ndzouani

Un véritable butin de guerre. Cinq tortues marines tirées des griffes des braconniers à Hasimpao au Sud de Ndzuani. Quatre carcasses, également, retrouvées sur place par les écogardes du parc national Shisiwani appuyés par les gendarmes de la zone de Sima. Tel est le bilan d’une descente des responsables de ce parc marin de l’ile de Ndzouani qui a été alerté par des habitants du village de Hasimpao. Les 9 tortues ont été chassées au parc national de Mwali à quelques 2 kilomètres d’Itsamia, où se trouve notamment le siège de l’Adsei (Association pour le développement socio-économique d’Itsami-Mwali) . « Les braconniers profitent de la baisse d’attention des écogardes suite aux mesures prises dans le cadre de la crise liée au Covid-19, notamment le couvre- feu, pour commettre leurs méfaits. Nous avons retrouvé quatre carcasses et cinq tortues encore en vie, qui ont été récupérées et remises à la mer », explique Houssoyni Housseni, conservateur des aires protégées à Ndzouani pour qui ces « tortues qui sont cherchées pour leur viande qui coûte de 1250 à 1500 kmf le kilo ne sont pas tuées selon les normes islamiques ». « La viande de tortue peut également s’avérer dangereuse dans la mesure où la tortue peut des fois consommer une algue toxique qui peut être mortelle pour les humains. On peut ainsi, tuer toute sa famille à cause de cette viande », ajoute-t-il, mettant en garde la population sur la législation en vigueur pour la protection de l’environnement et des aires protégées dans l’archipel, qui punit sévèrement les contrevenants.

Halifa Zouboudou, est le secrétaire général de l’Adsei qui opère dans la zone depuis le début des années 1990. Ce sont justement des agents de contrôle de cette association qui ont été les premiers à avoir sonné l’alarme par rapport à cette violation sur le site du parc national de Mwali. C’est ici que tout est parti. « Nous avons des agents de surveillance qui font le tour des plages pour la collecte des données, de traces et d’identification de braconnage de la nuit précédente. Ils nous ont rendu compte de la situation et nous avons contacté le directeur du parc de Mohéli pour qu’il informe à son tour le parc de Shisiwani Anjouan », explique-t-il. Pour rappel, le Parc national Shisiwani est le seul parc marin de l’île, et un des 4 parcs marins des Comores (parc national de Mohéli, parc national Mitsamiouli-Ndroude, Parc national Cœlacanthe)

Le responsable associatif regrette ce genre d’actes qui se répètent très souvent dans le parc national de Mwali. « On enregistre en moyenne un braconnage par mois sur le site d’Itsamia, vu que nous avons une grande surface à couvrir, des plages éloignées et un accès difficile sur certaines plages », indique-t-il. « Depuis le 1er mars nous n’avons enregistré aucun cas jusqu’à celui-ci. Nous avions des équipes en mer et sur les plages. Le couvre-feu nous empêche de continuer nos activités, ce qui a laissé le champ libre aux braconniers », regrette Halifa Zoudoudou.

Abdou Faissoili / C.A

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