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Détention des comoriens au Kenya : Un voyageur raconte son calvaire de 12 jours dans une prison kenyane

Menotté, Alhadhur Mohamed dit avoir été battu et humilié au quotidien dans une prison. Des policiers lui auraient imposé des formes de torture durant 12 jours. Parti à bord du Kenya Airways à destination de Nairobi pour se rendre en Europe, plus particulièrement en France, Alhadhur Mohamed se retrouvera incarcéré dans une prison kenyane. Poursuivi pour de nombreuse chefs d’inculpation, cet ancien taximan de la ligne Moroni-Mkazi voit son rêve d’atteindre «l’eldorado» se transformer en un véritable cauchemar. Il livre ainsi son récit de 12 jours de calvaire passés en détention.

«Nous sommes arrivés à Nairobi tard dans la nuit, aux environs de 2 heures du matin. Des amis, déjà sur place, sont venus nous accueillir à l’aéroport et nous conduire à la maison. Tout allait bien, nous étions contents du voyage et attendions patiemment le grand jour où nous devons quitter le Kenya. Comme les bonnes choses ne durent jamais, tout a commencé un vendredi. Aux environs de 16 h, un ressortissant comorien, en compagnie de trois hommes nous ont rendu une visite surprise à notre domicile. J’ai été très heureux de voir un Comorien établi dans le pays depuis longtemps venir nous rendre visite. Pour moi, cette visite imprévue tombait à pique. C’était un grand soulagement, mes amis et moi pensions que nous avons quelqu’un vers qui se tourner si les choses se passaient mal», rapporte Alhadhur Mohamed.

Ce dernier reprend que «loin de penser que cette visite ne nous rapporterait rien de bon, j’ai innocemment pris la main de cette personne et lui demandé de toujours passer nous voir car il nous sera d’une grande utilité. Au terme de cette chaleureuse visite de courtoisie, les quatre hommes se sont retirés et nous nous sommes promis de nous revoir. Promesse tenue aussi rapidement que prévue». Il ajoutera, dans sa version des faits, que «tard dans la nuit, aux environs de 2 heures du matin, des policiers habillés en civil et, parmi-eux, nos visiteurs de l’après-midi ont fait irruption dans notre chambre et nous ont demandé nos passeports. Mon ami et moi, qui avons fait le même voyage, avons déclaré ne pas avoir de passeports et ces policiers ont commencé à nous roué des coups avant de nous embarquer».
Se rappelle encore notre interlocuteur : «Etant à leur merci, ces policiers nous ont conduit d’une prison à l’autre depuis le moment où on a quitté notre maison jusqu’à 14 heures. De 3 heures du matin à 14 h, sans manger, ni boire, la tête baissée, on ne pouvait pas faire le moindre geste, sinon, on reçoit un coup de fouet sur le dos.

Le véritable cauchemar a commencé dès notre arrivé à la prison ou nous allions être détenu. A notre arrivée à cet endroit qui allait être «notre habitation» pendant 12 jours, il nous fallait d’abord passer par une fouille corporelle. Cette fouille n’a rien de ce que j’imaginais, les deux mains en l’air, menottées à une poutre, les yeux bandés et là, ils commençaient à nous déshabiller». «Ayant toutes mes économie sur moi, j’ai tenté une résistance pour ne pas enlever mon pantalon et là, je reçois un coup au niveau de la hanche, j’ai cédé et ils sont partis avec mon pantalon qui contenait 650.000 francs comoriens. Après nous avoir déshabillés, ces policiers nous ont laissés dans cette position pendant des heures et venaient régulièrement nous rouer de coup. Les coups étaient devenus notre quotidien, notre petit-déjeuner, notre déjeuner et notre diner. Complètement nu, chaque fois et tout le temps on nous rouait des coups. Maintenant que je suis de retour et en vie, je ne pense pas le refaire un jour. Si je dois quitter ce pays, en tout cas, ça ne sera pas dans les mêmes conditions», s’avise le désormais ancien aventurier.

Mariata Moussa / Alwatwan

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2 commentaires sur Détention des comoriens au Kenya : Un voyageur raconte son calvaire de 12 jours dans une prison kenyane

  1. Et ça continuera ainsi jusqu’au jour où cette gouvernement décidera de placer au moins un bureau sur les Deux autres îles restant(Anjouan et Mohéli)pour permettre à sa populations de pouvoir faire leurs papiers facilement et rapidement.

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