Me Ouzali Said Anlibou critique les méthodes d’interrogatoire au commissariat central de police. «Suite aux actes de torture qu’il a subis, l’un de mes clients a reconnu avoir commis un supposé vol de passeport», a-t-il déclaré. Pour lui, il s’agit tout simplement d’une extorsion d’aveux.
Trois personnes poursuivies pour vol de passeport auraient été victimes de brutalités policières. L’une d’elles serait actuellement sous observation à l’hôpital El-Maarouf. Dans une conférence de presse, hier mercredi à Moroni, leurs avocats ont dénoncé ces brimades. Une plainte est déjà déposée contre les auteurs de ces agressions, dont un dénommé Soussou.
Mais, Me Mchindra et Me Ouzali Said Anlibou se plaignent de l’évolution de l’enquête visant ces agents de police et demandent que le dossier soit transféré à la gendarmerie. «La direction de la sûreté territoriale ne peut conduire une enquête sérieuse. Elle ne peut pas être juge et partie. Pourquoi pas la gendarmerie ?», s’interrogent-ils.
Me Ouzali Said Anlibou a particulièrement critiqué les méthodes d’interrogatoire à la police. «Suite aux actes de torture qu’il a subis, l’un des prévenus a reconnu avoir commis le supposé vol de passeport et a donné trois noms de ses complices», a-t-il déclaré. Il s’agirait, selon lui, d’une extorsion d’aveux. «A l’heure actuelle, un de nos trois clients se trouve à El-Maarouf et son état de santé est très fragile. Nous déplorons ces actes de violence devenus aujourd’hui des pratiques normales pour obtenir des aveux», ajouta-t-il.
Et l’avocat-stagiaire de rappeler une affaire survenue il y a un an à la brigade d’Ikoni où un certain Doudou Issa Ali Abdallah aurait trouvé la mort après avoir reçu des coups au cours de sa garde-à-vue. «Il est temps de rompre avec ces genres de pratiques», a martelé Me Anlibou.
Selon Me Abdallah Mchindra, «de nombreux prévenus déclarent devant le tribunal avoir subi des actes de violence sans qu’aucune suite soit donnée aux auteurs de ces agressions. Le ministère public en est, pour moi, le premier responsable, car il n’a jamais essayé de régler le problème».
Il appelle les enquêteurs de la police et de la gendarmerie à utiliser d’autres méthodes d’interrogatoire que la violence. «Nos enquêteurs doivent enfin comprendre que la violence ne peut pas être une technique sûre d’interrogatoire, car, sous l’effet de la douleur, on peut avouer n’importe quoi. Nous vivons dans un Etat de droit et le droit est contre la violence. Il est temps que les enquêteurs comprennent que l’intégrité physique d’une personne est un droit sacré et que la violence comme un moyen d’obtenir des aveux est une pratique des siècles passés, mais pas en 2015», a-t-il indiqué.
Mariata Moussa . Alwatwan
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