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Deuxième tour de l’élection à l’Université : des magouilles et des scenarios en préparation ?

Le deuxième tour de l’élection du président de l’Université des Comores reste aujourd’hui le dernier souci de l’actuel ministre de l’Éducation nationale, Salim Mohamed Abderemane. Pas de calendrier en vue du second tour, saboté sans raison jugé valable.

On entretient le flou et le statut quo, on réfléchit les magouilles, les pires scenarios pour boycotter voire saper le processus. Et pire encore, on veut et légitimer à jamais un éternel intérimaire en violation de tous les textes de l’institution. Quelle honte ! Si le ministre lui-même, garant du respect des textes, devient en personne le fossoyeur de la loi !

Malgré les rappels à l’ordre des responsables du syndicat, Salim Mohamed Abderemane continue à tourner ces derniers en rond comme si l’élection du 4eme président de l’université est sa chose à lui. Comme si les affaires d’un pays émanent de la seule humeur « d’un chef », mégalomane soit-il.

Comme si encore, il faut aller lui cirer les bottes ou manger sa main pour obtenir une date du deuxième tour. Il n’en fait pas trop quand on sait qu’au lendemain du report du deuxième tour, il lâche à des enseignants fatigués : « c’est moi le chef, c’est moi qui décide, c’est moi qui sait le jour, c’est moi qui fait tout ici ». Une déclaration digne d’un homme du Moyen-âge.

Oui, laissez nous crier, laissez-nous dire non à cette forfaiture, laissez-nous dire que ça sent mauvais, laissez-nous dégager notre peine de voir la plus haute autorité marcher sur les textes, laissez-nous rappeler au ministre que l’université des Comores n’est pas un patrimoine hérité de son père. Et que la gestion du bien public ne doit pas être réduite à la seule et unique volonté « d’un homme » dont on connait « une étonnante » carrière personnelle bourrée d’histoires inimaginables.

Pourquoi reporter un deuxième tour qui s’est globalement bien engagé ? Pourquoi accepter des cannibales lui murmurer « un plan de sabotage » pour mettre à mal un processus qui a bien démarré ? Et les étrangers qui sont là, qui nous regardent, qui observent les bêtises et le ridicule des gens qui nous gouvernent ? Quelles raisons peuvent-elles justifier ce report sans fin ? Nous voulons (et vite) la date du deuxième tour pour sortir l’université du spectre de l’illusion et de la débandade.

Le ministre ne réalise pas son tort de reporter in extremis le deuxième tour d’un scrutin qui aurait permis à une institution de retrouver sa quiétude et engager les réformes dont elle a besoin pour sortir de la léthargie…L’université des Comores est malade. Elle connait des difficultés à tous les étages.

Des enseignants qui souffrent au quotidien faute d’accompagnement et de services minimaux de base, des étudiants livrés à eux-mêmes sans programmes de soutien, une image qui se ternit faute d’un plan de redressement sérieux, une Recherche laissée aux oubliettes faute de moyens et d’esprit d’initiatives, des ressources financières qui s’érodent d’année en année, plongeant l’institution dans la misère (…).

Et ce n’est pas « un président par intérim » qui joue honteusement les complices pour négocier « un sabotage » afin de s’éterniser sur son fauteuil qui aura la pitié et la sensibilité nécessaires pour régler les problèmes de fonds d’une institution à l’agonie. L’actuel président de l’université, Dr Nassurdine Ali Mhoumadi qui m’a vraiment déçu cumule les deux postes de président et de secrétaire général et gagnerait des mille et des cents !

Le Docteur és Lettres se soucie beaucoup plus de sa stabilité financière plutôt qu’à la souffrance ambiante qui plombe le personnel enseignant auprès de qui il se comporte comme un prince avec le mépris et l’arrogance qui irriguent son état d’esprit depuis qu’il est à la tête du « trône ».

Le ministre de l’Éducation doit payer le prix de son tort de vouloir tourner les gens en rond au mépris des textes qui régissent l’établissement. L’université des Comores a contribué à former des jeunes issus des milieux pauvres comme moi. Laissez des gens la se la faire pourrir, c’est priver demain des centaines de jeunes pauvres une formation universitaire minimale.

Nous n’accepterons jamais que des vampires prennent cette institution en otage, la plongent dans les ténèbres, la détruisent au risque de priver les enfants des familles pauvres la chance de poursuivre demain des études supérieures dans leur propre pays.

A.S.KEMBA
Journaliste, (ancien étudiant de l’Université des Comores)

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3 commentaires sur Deuxième tour de l’élection à l’Université : des magouilles et des scenarios en préparation ?

  1. De toute façon tout se fait dans la magouille dans ce pays du merde , du trou du cu ,
    vous m’ excuserez de l’ expression . Nous n’ avons plus la foi de ce pays corrompu jusque’ à
    la moelle osseuse , aux artères et viennes

  2. Azali et ses sbires veulent tout contrôler .Dans ces conditions pourquoi passer par un scrutin pour élire le président de l’université Azali aurait dû décreter l’empêchement du collège électoral et nommer la personne qu »il veut à la tête de l’université .On est habitué maintenant à ces scénarios

  3. Il arrive que dans des universités il y ait des problèmes pour élire un président (cela peut arriver, mais ça reste des questions de personnalités) mais ici ça prend des allures de véritable jungle car il existe des règles que d’autres ne veulent pas respecter ! Quelle mauvaise exemple on donne aux étudiants, futurs décideurs de ce pays ! Une mauvaise image ! Les gens (surtout les grands comoriens) aime trop les pouvoirs, les rangs élevés, ça somme bien d’être appelé président et bien ils sont prêts à tout

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