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Diaspora : l’épicerie de Saïd pourrait fermer, »soit je jette l’éponge tout de suite.. »

L’épicerie exotique Franc’îles rencontre des difficultés financières.
Ouvert depuis le 18 décembre 2015, le commerce Franc’îles , situé rue Dufour, se trouve dans une impasse financière. Le gérant de l’unique épicerie-traiteur exotique en centre-ville envisage de jeter l’éponge.

À presque 34 ans, Saïd Ali-Kaddi est arrivé à Mâcon en 2007. Originaire des Comores, plus précisément de l’île d’Anjouan, il s’est lancé en 2015 dans la vente alors que rien ne le prédestinait à devenir commerçant. « À l’origine, je suis topographe, témoigne-t-il. J’ai eu un déclic en 2013 quand j’étais à Mayotte et que j’ai vu ma mère à l’œuvre. J’ai eu envie de faire de même, ici, à Mâcon. C’est la première ville de l’Hexagone où j’ai trouvé du travail. »

Saïd Ali-Kaddi a ouvert son épicerie exotique, rue Dufour, le 18 décembre 2015. Un défi pour le trentenaire autodidacte, qui n’avait aucune formation dans le domaine et peu de financement. « J’ai envie de signer pour longtemps et de poursuivre, mais je rencontre des difficultés économiques », avoue-t-il.

Se diversifier pour survivre ?

En 2016, le Comorien avait fait appel au financement participatif pour acheter du matériel en vue de confectionner des plats à emporter. En 2017, il est aidé par un système de cotisation communautaire. « C’est ce qui m’a permis de tenir jusque-là. » Pour poursuivre son activité, Saïd Ali-Kaddi souhaiterait encore se diversifier. « J’aimerais proposer des sandwichs le midi et pouvoir faire une terrasse pour les beaux jours, ce qui apporterait un nouveau souffle à ma boutique », avance-t-il. Il a rendez-vous ce vendredi à la banque et ce mardi avec Mâcon Habitat, bailleur social qui lui loue son local. « En fonction des résultats, je devrais prendre une décision. Soit je jette l’éponge tout de suite, soit j’attends l’été pour voir si je peux vivre. Je m’étais donné jusqu’à mes 35 ans pour que mon épicerie soit rentable. »

Le soutien de ses clients

Loin de se laisser abattre, Saïd Ali-Kaddi pense déjà à la manière dont il pourrait rebondir. Mais pas avant d’avoir tout essayé. « J’ai beaucoup de témoignages de clients qui ne veulent pas que je ferme. Peut-être que je ferais une soirée dansante pour récolter des fonds. »

Soit je jette l’éponge tout de suite, soit j’attends l’été pour voir si je peux vivre.

Saïd Ali-Kaddi, gérant de l’épicerie exotique Franc’îles

Laurie Bouclet / lejsl.com

*Titre modifié

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