Projeté récemment d’une façon insidieuse dans le feu de l’actualité ,le petit village de Diboini dans le Hamanvou(Itsandra) prouve une fois de plus son attachement au monde progressiste, au débat de grandes idées et au questionnement sur les valeurs et les inquiétudes de notre société actuelle .En effet dans la journée du samedi 30 décembre 2018,l’association des étudiants de Diboini a organisé une conférence sur les migrations, un sujet qui jette un clin d’œil sur la « transnationalisation » de la misère humaine et les risques de la douloureuse vérité du choix de la clandestinité .
En ouverture de débats, notre frère le docteur Azali Ahmed Himidi, originaire de Ntsoudjini et enseignant en biologie à la faculté des Comores, a fait un bref rappel historique sur les origines de Diboini, ancien fief de Bedja Maharazi qui par alliance avec une princesse Chirazi donna naissance à Maizani, future reine de Hamanvou et Mbadani. Maizani de Hamanvou, mère de Fe Simaï dont le fils fut propagateur de l’islam dans le Mboudé, est aussi la mère de la fille qui par le biais de l’avènement de son mariage avec le Bedja d’Itsandra donna naissance du clan Hinya Fwambaya. Cette initiative met en lumière la volonté, pour Diboini, de lutter contre l’ignorance par l’apprentissage du passé,en donnant à la population la possibilité d’avoir accès à l’information sur les grands évènements et les conséquences inéluctables qu’ils engendrent (poussée démographique,crise économiqueet migratoire, montée de la xénophobie et fermetures de frontières).
C’est une invitation à la réalité pour une société qui sans armes efficaces doit incessamment lutter pour changer la basse condition du gros bataillon : la jeunesse de notre pays.
Cet évènement marque aussi l’intérêt de Diboini pour le rayonnement intellectuel de la région de Hamanvou par ce mouvement de bascule dans le traitement de l’actualité.
Cette initiative non moins positive a bénéficié d’un large appui de l’université des Comores où un grand nombre d’enseignants et chercheurs ont tenu à y répondre présents.
Parmi eux, le docteur Archimet, originaire de Mitsamiouli Mdjini et doyen de la faculté des Comores.
Suite aux interventions des chercheurs, des projections vidéo montrant des redoutables images de ces voyages au bout de la peur et quelques fois sans retour, ont été diffusées devant le public. Pour les chercheurs, les migrations comoriennes sont une tradition ancienne .Elles ont été dictées par des préalables différents d’une région à l’autre et d’une ile à l’autre.Aujourd’hui, ce qui inquiète, c’est le caractère anxiogène que provoque l’émigration d’où le choix de visionner les images avec les parents pour les inciter à une prise de conscience de la redoutable exactitude des péripéties douloureuses du chemin de l’exil, souvent emprunté par nos enfants.
Mais en réalité, aucun comorien ne quitte le pays en gaieté de cœur. L’on sait que beaucoup de nos concitoyens ont péri en mer. Tout départ vers le monde inconnu (l’étranger) est synonyme d’inquiétude que d’espoir en raison des incertitudes multiples qui s’étalent sur un chemin à la fois long et pénible.
Issihaka Mohamed en collaboration avec chamsoudine Saïd.
LA PHOTO???????????????????????